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24 avril 2022

Post-face à Boudu sauvé des Eaux (1970) de Eric Rohmer

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C'est dingue cette odyssée rohmerique : il suffit d'être certain d'en avoir fait définitivement le tour pour retomber sur une petite chose télévisuelle... sauvée justement des eaux. Rohmer (c'est un postiche, on est d'accord ?) et Jean Douchet s'entretiennent donc ici du film de Renoir qui date de 1932. Éloge et hommage au maître, forcément. Nos deux fans débattent notamment du caractère de M. Lestingois, bourgeois "rêveur", de la notion d'ordre et de désordre avec l'arrivée de Boudu, ou encore de la théâtralité chez Renoir qui utilise certaines conventions à dessein pour mieux s'en jouer, pour tendre vers encore plus de réalisme (dans le mouvement des personnages, dans le jeu avec les cadres frontaux, dans le rythme des dialogues...). Ils reviennent également, nos deux doux observateurs, justement sur le sens du cadre chez Renoir, sur cet art du cadre dans le cadre ou du cadre qu'il parvient à faire "exploser" par l'introduction d'un personnage et le jeu du montage, sur la maîtrise de la profondeur de champ (ou chaque personnage continue de vivre sa vie) et ajoutent enfin une analyse très pertinente sur la musique, musique "directe" ici puisqu'elle peut venir d'un flutiste, d'un orgue ou d'un orchestre qui jouent dans la rue, etc... Les ambiances sonores, dans la rue comme dans la campagne, sont d'ailleurs également particulièrement travaillées et participent à cette impression de "réalisme"... Nos deux débatteurs bouclent la boucle en évoquant un certain sens du "cosmique" chez Renoir (après avoir également longuement évoqué sa capacité à capter l'essence du "présent" - comme si tout était en quelque sort pris sur le vif) et cette fin très belle chez Boudu qui, si on osait une petite pointe personnelle, trouverait un petit écho dans le symbole du ying et du yang. Renoir, ce génie du cinéma, décrypté modestement par un gros fumeur et le professeur Thibault, incognito - inépuisable Rohmer.

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