Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
31 mars 2022

La Vierge d’Istanbul (The Virgin of Stamboul) (1920) de Tod Browning

vlcsnap-2022-04-01-12h46m06s807

Cela faisait longtemps qu'on ne s'était pas fait un petit incunable. Eh oui, il nous reste encore deux trois Tod Browning à découvrir, une poignée de raretés qui n'ont pas encore totalement disparu. Bien bonne surprise que cette Vierge, puisque l'on a là un film complet et dans un état vraiment correct - pas de bande sonore, mais fi, cela permet bien souvent de mieux se concentrer sur le film. Browning nous emmène dans cette ville aux allures très moyen-orientales puisque même le désert est à une portée de tarbouche... Des petits décors typés comme on les aime avec ces petites rues crapuleuses, cette faune étrangère et ces grands barbus enturbannés. C'est Priscilla Dean, simple petite mendiante pas bégueule, qui se retrouve ici au centre de l'attention : elle est en effet convoitée par un cheik qui aimerait bien quelque peu diversifier son harem (d'autant que sa tête d'affiche le trompe, je te dis pas) et un étranger qui a eu le coup de foudre pour elle... Les deux ont la bien mauvaise idée de lui proposer le mariage en même temps... Forcément le cœur de Priscilla penche en faveur de cet étranger casqué et non sur ce barbu polygame et assassin (oui, pas vraiment de comparaison possible entre les deux hommes) ; seulement voilà, l'autre est prompt et organise un mariage fissa... Entre trahisons, petits arrangements entre amis et fight à la vie à la mort, lequel des deux hommes va finir par triompher ? Je vous le donne en mille (et une nuits), Emile...

vlcsnap-2022-04-01-12h46m23s289

vlcsnap-2022-04-01-12h46m36s764

La copie, oui, est un peu sombre, ne jouit pas d'une rénovation 4K au cordeau, mais permet tout de même de laisser apprécier ces décors et cet indéniable sens du rythme ; après une présentation un peu classique des personnages (sans vraiment encore les inclure dans un fil narratif), on sent que Tod veut faire l'économie de cartons et trousse une histoire qui s'enquille sur un rythme endiablé ; une femme dans une mosquée (gosh !) témoin d'un meurtre (re-gosh !), une vie nocturne pleine de danses du ventre, des courtisans qui se saisissent de cette vierge en prenant quelques avances sur le mariage, Tod ne joue pas les vierges effarouchées dans ce Moyen-Orient où l'on sait ce que l'on veut et où l'on fait tout pour l'obtenir. Les deux hommes n'ont d'yeux que pour la chtite et rivalisent d'attention et d'intentions... Seulement il faudra bien qu'il n'en reste qu'un et cela se jouera,  après divers coups fourrés entre "hommes" ; Priscilla et son homme devront se battre comme des chiffonniers (les dernières scènes nous promettent de sérieux fights bien bourrins) pour avoir une chance de faire survivre leur amour dans ce monde brutal... On apprécie jusqu'au bout ce sens indéniable du montage de Browning qui ne traîne pas une fois en cours de route en longueurs ; on apprécie aussi au passage le dynamisme de la Dean qui dès qu'elle apparaît se donne à fond (jusque dans les combats où elle ne laisse pas sa part au chien, la bougresse !). Bien belle romance de survie dans ce milieu si louche et fourbe ; Browning en a décidément toujours sous le pied !

vlcsnap-2022-04-01-12h47m33s970

Oh my Tod !

Commentaires
Derniers commentaires