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Shangols
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22 mars 2022

Le Drame de Shanghaï (1938) de Georg Wilhelm Pabst

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Eh oui, l'on se doit de voir, par définition, tout film censé se passer à Shanghaï (oui, même lorsqu'ils sont tournés entièrement dans un studio parisien... qui a quand même dû pour la peine réquisitionner tous les Chinois du XIIIème de l'époque) : c'est une règle. D'autant que Pabst a quand même fait de grands films. Et des moins bons aussi. C'est à cette veine-là, justement, qu'appartient ce Drame de Shanghaï, si mou, si sclérosé, si peu romanesque en soi... On a là une histoire pour le moins propice aux grandes envolées éventuelles : une danseuse (qui après sept ans espère revoir sa fille qui a fait tout son collège à Hong-Kong) interprétée par une certaine Christl Mardayn doté d'un certain charme austro-hongrois retrouve un ancien amant - Louis Jouvet et ses deux mètres cinquante, planté sur ses échasses. Il lui ordonne, au nom de l'obscur clan du Serpent Noir dont elle fit partie, d’ourdir un traquenard contre un certain Chang, meneur d'un clan rival... Christl qui ne pense plus qu'à sa fille veut se libérer définitivement de cette ancienne relation politico-amoureuse... Mais attention, elle pourrait bien être à l'origine d'une guerre civile en Chine...

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C'est vrai que dit comme cela, on pourrait presque avoir l'impression d'une histoire foisonnante dans un Moyen-Orient grouillant. Pabst n'est malheureusement pas Sternberg, pas plus au niveau de l'art de la mise en scène que des moyens - au moins sur ce film... Tout paraît empesé dans ce film, pour ne pas dire un peu lourdingue à l'image de ce patron de boîte (celle où bosse Christl) qui ne se gêne pas pour mettre une main au cul à chacune de ses danseuses (eh bing ! rohrohroh !) ou à faire remonter jupette de toute jeunette aspirante danseuse - ce Dorville a un physique et des manières de porc et il en est fier... Plus sérieusement, on sent bien que tout dans ce drame est un peu surfait : Jouvet, affublé d'une cicatrice ridicule, joue les grands manitous manipulateurs et prend, avec sa voix pâteuse, des airs supérieurs qui nous font bassement ricaner ; la tension entre les deux clans chinois est un postulat de départ dont on n'expliquera jamais les raisons profondes ; les seconds couteaux du Serpent Noir (le lanceur de couteaux, le médecin tueur, le ponte et sa (...) boule de geisha...) semblent plus sortir d'un Tintin que d'un fin roman psychologique ; la fille de Christl joue aussi faux qu'un triangle en carbone... Bref, on a beau être bon public devant ce bon vieux film des thirties, tenter d'apprécier quelques belles lumières (Henri Alekan... qui n'est alors apparemment qu'assistant), on s'ennuie grave devant ce drame qui aimerait se donner de grands airs et qui n'a pas plus de fond qu'un ballon de baudruche. Creu(b)x(t), j'aime pa(b)s(t).

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