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Shangols
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21 mars 2022

Shaft, les Nuits rouges de Harlem (Shaft) (1971) de Gordon Parks

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On continue, en compagnie de Gordon Parks et du programme (à venir) proposé par Criterion, à découvrir ce cinéma Black américain avec un grand classique. Voici donc SHAFFFFt, l'original bien sûr, celui avec le gars Richard Roundtree qui ne coupe pas les cheveux en quatre : homme à femmes, enquêteur solo, sans complexe, notre homme tient la dragée haute aux petits et grands malfrats de Harlem et ne s'en laisse pas plus conter par les flics, blancs, du coin... Shaft a pour mission de retrouver la fille d'un ponte de Harlem kidnappée par la Mafia. All Blacks contre White Trash (ils ont tous des gueules de Corses élevés aux saucissons d'ânes, ces mafieux taillés à coups de serpe dans la glaise), cela risque de chauffer dans les bas quartiers et les flics, bien sûr, de s'en inquiéter... A Shaft de tenir son rang et, entre deux pépètes, de résoudre cette affaire sans se faire descendre.

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On est dans le début des seventies avec petits riffs de guitare et tapotage de bongo (Isaac Hayes est en charge de la musique : un pur) et face à un enquêteur à la coule, charmeur, sans peur, tranquillou - finalement peu différent du privé classique (il ne picole guère, c'est vrai). Ce qui change vraiment, mes amis, c'est que le réalisateur est black et que le gars Shaft est ici dans son jardin, filmé à hauteur d'homme. Certes, il y aura toujours des chauffeurs de taxi racistes (ça, c'est comme les barmen ou les bouchers, cela fait partie du pedigree) mais il pourra enfin jouer d'égal à égal avec le commissaire (Charles Cioffi, de la même famille que Ciotti mais avec un cheveu sur la langue) et surtout avoir toute ses chances face à cette Mafia qui généralement écrase ses adversaires, encore plus les "minorités"... Dans tout autre film "mainstream", la Mafia n'aurait en effet fait qu'une bouchée de ces petits meneurs blacks ; là, elle tombe sur des durs, sur des purs, qui vont se fondre dans l'environnement (on endosse les habits des serveurs ou du liftier pour passer inaperçus dans l'hôtel où la Mafia s'est regroupée) avant de jouer crânement leur chance (tous les moyens sont permis, de la lance à incendie au cocktail Molotov). Le black power à pleine puissance... Au-delà de cette prise de pouvoir (historique en soi, quand même), on a droit à un bon petit polar qui joue plus sur les atmosphères que sur l'action. Shaft a le don pour ne pas se départir de son calme, qu'une fille d'un soir l’envoie piêtrement bouler (en bon mâle alpha qu'il est : bon au lit ("in the sack", j'adore), couillon sitôt fini) ou que deux mafieux se tiennent juste sous son nez. Un type qui réfléchit sainement, qui n'est pas indestructible,  loin s'en faut, et qui se fait un devoir d'aller jusqu'au bout du bout de sa mission. On s'attendait à ce que la chose ait affreusement vieillie, ce n'est pas tant le cas que cela pour un film de ces années-là ; on prend plaisir à suivre ce Shaft qui s'enfonce dans les nuits de New York et qui, après avoir constitué sa petite équipe de fidèles, peut se risquer à un éventuel coup d'éclat. Sans grande surprise mais honnête (et historique, hein, aussi, quand même, une référence dans le genre, comme on dit communément).

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