Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
17 mars 2022

Autour de Minuit (Round Midnight) (1986) de Bertrand Tavernier

vlcsnap-2022-03-17-16h23m33s072

Oh pétard, un Chabrol (à venir chez mon comparse le libraire) et un Tavernier le même jour sur Shangols, c'est le jour des morts... On s'en excuse déjà... Oui, quelle idée déjà de se faire ce film de Tavernier, d'autant que je ne suis pas vraiment un passionné de jazz, ou disons que je préfère écouter la chose les yeux fermés, ce que pour le coup j'aurais dû faire ici. Pour faire simple, on admire par exemple Trauner, mais dès les premières images, le décor studio saute littéralement au visage et le reste va tout autant paraître artificiel... L'histoire (un petit Français, Francis, prend sous son aile un saxophoniste, le grand Dale Turner, plus alcoolique qu'une flasque) est non seulement diablement basique, sans franchement de rebondissements (dégradation, renaissance), mais la mise en scène, en particulier lors des concerts de Dale, est aussi plate qu'une assiette. Même si, ici ou là, dans son décor fait main, Tavernier se lance dans quelques mouvements de caméra chaloupés, la direction d'acteur, elle, semble inexistante (le mot d'ordre, ne pas bouger, semble-t-il - à tel point d'ailleurs que lorsque Tavernier filme les deux acolytes dans les rues de Lyon (sur la fin, lors de la visite des parents), ils marchent sur place (je vous jure)). Artificiel, disais-je, immobile et... joué à la louche. Pauvre François Cluzet (avec lequel j'adore prendre un petit-déjeuner ou parler cyclisme, par ailleurs) qui semble affreusement mal à l'aise, tout du long, dans ce rôle de fan transi... Chaque fois qu'il commente les envolées musicales de Turner, son ton sentencieux et plaqué est à mourir de rire... Ce qui n'est pas franchement recherché, je pense, comme effet, chez un Tavernier qu'on imagine sur le coup avec un saxo en colonne vertébrale (voyez, je peux, parfois, ne pas être grossier, aussi)... Entre deux airs bien enregistrés, certes, on se demande clairement quel est le but de Tavernier dans cette biographie de fin de vie, molle et tiède... Oui, rendre hommage à un grand de la musique, ok, mais alors autant filmer un concert, je sais pas, ou un disque qui tourne... On regarde la chose pendant deux heures, on se pince devant certains dialogues banals à mourir (ici ou là une petite pensée philosophique de Turner qui donne à Cluzet des airs de carpe), on cherche désespérément à comprendre le rôle des personnages secondaires pour la plupart sans profondeur (la fille de Cluzet, son ex-compagne, les multiples personnages du bistrot... les caméos de Eddy Mitchell, Noiret et Scorsese (!!!!) sont d'ailleurs tout autant anecdotiques), et l'on finit par s'endormir, dans la dernière bobine, devant ce filmage de New-York, ville qu'on avait jamais imaginée si déprimante... On a décidément pas vraiment d’atomes crochus avec le Bertrand, la re-vision de certains de ses films nous le confirme tristement. Round sleeping, in a jazzy way...

vlcsnap-2022-03-17-16h23m54s954

Commentaires
Derniers commentaires