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15 mars 2022

LIVRE : Dix Âmes, pas plus (Þorpið) de Ragnar Jónasson - 2018

9782732494074,0-8108083Les Islandais aussi, y a pas de raison, sont capables de sortir de vigoureuses bouses, surtout quand ils ont acquis pignon sur rue par le passé. Ragnar Jónasson a visiblement écrit jadis des polars très réussis (ce dont je doute quand même un poil), ce qui lui vaut aujourd'hui, pour ce nouveau thriller le bandeau, tonitruant : "Le meilleur auteur de romans policiers de notre époque". Ohoooh, le meilleur, pas moins, se dit le candide lecteur, jetons un œil sur la chose. Voici donc Dix Âmes, pas plus, un thriller prenant place au fin fond de l'Islande, dans un hameau perdu dans la nuit. Quand y débarque Una, jeune institutrice avide de nouvelles expériences, l'ambiance y est tout de suite inquiétante : un fantôme de fillette qui apparaît à la fenêtre, une population soudée sur elle-même et qui semble avoir du mal à accepter l'intruse, une voisine envahissante, un inconnu qui frappe en pleine nuit à la porte avant de disparaître, ouille ouille ouille, on sent que ça va dégénérer. Una se change en enquêtrice en jupon (polaire, tout de même, ça caille) et va tenter de percer le mystère de cette communauté, qui va s'avérer à la 345ème page cacher un lourd secret et hsfhvkfvbv... Mmmm ? Excusez-moi, je me suis endormi sur mon clavier en tentant de vous résumer la trame antique de ce machin. Tout comme je me suis endormi à la 5ème page du livre, qui dévoile son histoire pétée et cousue de fil blanc avec une imagination de gamin de 8 ans. On a l'impression d'avoir vu et lu 1800 fois cette histoire usée jusqu'à la corde, on devine les tenants et les aboutissants de la chose dès le départ, et le pépère déroule tranquillement son enquête sans vraiment s'intéresser à ce qu'il fait, uniquement préoccupé par son efficacité et son probable succès futur. L'écriture est au niveau zéro, on dirait ces phrases toutes faites des manuels d'apprentissage de langue ("Where is Brian ? He is in the kitchen."), et tout le reste est à l'avenant : personnages sans épaisseur, ambiances déjà vues (la nuit de 6 mois, quelle surprise), rythme dans les choux (il ne se passe strictement rien pendant 300 pages, mais on arrive à nous faire croire le contraire à grands coups de grincements sinistres ou de bribes de conversation surprises au coin d'une porte), suspense en mousse compensée. Cette littérature cynique et mercantile a toutes les apparences de la putasserie la plus poussée, ne se donne même pas la peine de respecter ses lecteurs, leur donne à manger comme on nourrit le bétail, et regarde tranquillement ses caisses enregistrer les ventes. De la merde roublarde qui ne se cache même plus.

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