The Ukrainians (2015) de Leonid Kanter & Ivan Yasniy

On essaie, hein, parfois, d'être un peu dans l'air du temps : la vie "à l'extérieur" peut en effet éventuellement nous intéresser - pour peu qu'elle soit source de films ou de docs, of course ; d'où cette vision (sous la pression) de ce doc qui date d'il y a 7 ans (précisons-le), sur la défense de l'aéroport de Donetsk et du village de Pitsky, en Ukraine donc, peu de temps après la révolution de Maidan : on est du côté des Ukrainiens volontaires (les "fameux" combattants du "right sector" - d'après la traduction anglaise), des soldats qui se battent au quotidien contre des séparatistes pro-Russes ou des soldats russes. Bien. Le doc, foutraque dans son montage, pour ne pas dire franchement décousu, sans véritable remise en contexte, politique ou historique, et qui bénéficie de sous-titres anglais parfois un peu imprécis (...), suit le quotidien de ces soldats de foi, de coeur, qui s'engagent simplement pour défendre leur région, leur pays. On sent très vite qu'on n'est pas vraiment avec des soldats de métier mais que les gars sont prêts à défendre leur territoire corps et âmes ; ils doivent faire face aux assauts répétés des tanks et des tirs adverses au sein de cet aéroport qui a déjà l'allure d'un simple champ de ruines... On commence par l'enterrement d'un soldat - recueillement, morgue et fleurs - et l'on termine (c'est une manie ? - cela n'a pas d'importance, bonnes gens) par un soldat blessé qui rejoint son pater, à l'arrière, fier de lui. Entre-temps, on aura écouté quelques-uns de ces soldats investis, les leaders, charismatiques, les jeunes recrues, décidées à défaut d'être correctement entraînées, et assisté à quelques échanges de tirs dans cet aéroport aux allures de sales jeux vidéo ; on ne voit quasiment jamais l'ennemi, on reste planqués dans le dos d'un soldat en espérant ne pas être atteints nous-mêmes pas une balle derrière notre écran. On l'a dit, sur la forme, on a plus l'impression d'un bout-à-bout un peu amateur sans grande cohésion. Sur le fond, si on est automatiquement forcé d'adopter le point de vue de ces volontaires qui résistent face à l'envahisseur (il y a parmi eux même un Russe (!) qui se bat pour défendre la région qui l'a accueilli - on peut résolument parler de guerre fratricide) ce qui est un peu le principe de la chose... On regrette un peu le manque d'analyse géo-politique de la situation et on se contente d'assister à la vaillance et la détermination de ces hommes isolés (qui ont plus des allures de milice que d'armée professionnelle) qui se battent, ce n'est malheureusement pas qu'une expression, avec les moyens du bord. Un peu (beaucoup) lâche sur la forme, mais tout le contraire sur le fond (front) ; un témoignage, au moins.