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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
21 février 2022

La Barrière (Bariera) (1966) de Jerzy Skolimowski

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Ah oui, nous voilà dans le film un brin conceptuel et politique des sixties, ce genre de film qui oscille entre univers métaphorique et romantique (Godard n'est pas si loin) qui peut aussi bien désarçonner que donner quelques fulgurances. Il faut s'accrocher, un brin, à cette barrière pour ne pas trop se perdre dans les méandres, dans les errements de ce héros sans illusion... Notre homme, étudiant en médecine, boursier, critique ce système qui fait que seuls certains "élus", arrivés à un certain âge, peuvent jouir de jolies femmes et posséder une bagnole... Notre homme décide de claquer la porte de cette vie étudiante et, pour atteindre plus vite ses objectifs, se noie dans cette masse de gens qui tournent en rond - l'aliénation de la société dans toute sa splendeur... Heureusement, notre homme sans croyance (ni religieuse ou politique au contraire de la génération d'avant) va croiser une petite conductrice du tram qui va quelque peu illuminer sa vie... On les voit, nos deux bougres, tenter de trouver un peu d'intimité au bord de la route ou dans un restaurant mais, ô diantre quelle vie, un défilé de bagnoles qui frôlent nos deux tourtereaux autour d'un petit feu (cette étrange scène quasi-bunuellienne) ou une arrivée de vieux de la vieille (cet envahissement du dance floor par des types qui frétillent sur place, une séquence là encore aussi hallucinante que dérangeante), vont interrompre quelque peu ce rapprochement... Cet amour naissant peine à pouvoir pleinement se réaliser et on suivra dans un dernier tiers les difficultés de cette héroïne qui peinera également de son côté à se libérer de ce taff de conductrice de tram... Cet amour est-il perdu d'avance - ou pas...

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Alors oui, on n'est pas toujours forcément adepte de ces métaphores parfois un peu lourdes, de ces scènes signifiantes à tout prix, même si on comprend l'esprit retors de Skolimowski qui tente par tous les moyens de contourner la censure, en ne chargeant à la fois pas trop la mule (autrement dit en étant trop explicite) et en tentant ici ou là d'avoir un ton plus léger,  comique même disons ; cela donne des scènes parfois assez bizarres, et relativement réussies, originales (celle citées auparavant ou encore ce combat contre une voiture-taureau !) mais cela nous laisse aussi un peu perplexe tant l'on se perd un peu dans ces scènes parfois longuettes où le symbole prend un peu le dessus sur l'aspect "vivant", humain du film, ou la critique de la société nous fait un peu perdre le fil de ce scénario un peu lâche (et ce d'autant que certaines références, ici ou là, nous échappent un peu, sans doute). Bref, au final, un peu mitigé devant cette œuvre des débuts qui confirme un cinéaste avec une vision, un sens des images évidents, adept de l'absurde mais qui livre ici un film où l'on s'ennuie aussi un peu, désarçonné plus souvent qu'à son tour devant certaines scènes où l'on perd un peu en route le fil rouge de la trame. Mouais, that's it. 

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