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4 février 2022

Adios Sabata (Indio Black, sai che ti dico : Sei un gran Figlio di...) de Frank Kramer (aka Gianfranco Parolini) - 1970

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Annoncé comme une suite de Sabata, ce piteux western spaghetti s'affiche plutôt comme une roublarde tentative de surfer sur le succès de son déjà douteux prédécesseur. Parolini ne se donne même pas la peine d'engager les mêmes acteurs ou de continuer sur une histoire semblable : en place de Lee van Cliff, voici donc Yul Brynner, et on y perd au change. Celui-ci interprète un cow-boy mutique (ce qui convient bien à son jeu aussi expressif que les Bogdanoff en fin de vie) et tout-puissant (il est même proche du super-héros tant il passe au travers des plus bruyantes fusillades) engagé dans la révolution mexicaine : il doit détourner un chargement d'or pour financer ladite, et bien sûr le précieux trésor se méritera au prix des balles qui sifflent et des figurants qui tombent. Ceux-ci tombent avec des yaaaargh convaincants, rien à dire, c'est du boulot propre si vous aimez le jeu tout en finesse de cette époque. Pour compenser le côté robotisé du visage de Brynner, on l'a habillé avec des fringues que n'auraient pas voulues Travolta, un pantalon pattes d'eph, un blouson à franges et une chemise boutonnée au nombril, le tout en noir. On lui a aussi filé un flingue sophistiqué qui lui permet de bien se la jouer quand il trucide ses contemporains, et qui lui permet aussi de planquer ses cigarillos dedans (un joli porte-cigares n'aurait pourtant pas été du luxe). Sabata est épaulé par une bande de potes dont le plus glorieux pourrait figurer dans une parade de cirque : un gusse muet mais qui balance des balles de métal avec ses pieds (...), un gros qui est en charge des vannes, un Autrichien blond qui essaye toujours de l'entuber mais qu'il épargne quand même, et un type qui arrive à vous repérer tous les trampolines cachés dans le décor et s'en sert avec entrain, et qui a en plus la particularité d'annoncer votre trépas prochain en dansant le flamenco, double peine.

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Bon, ce petit monde embarque à la recherche de l'or, le trouve, se le fait piquer, le récupère, empêché qu'il est par une bande de méchants immondes et ricanants. Ça tombe comme à Gravelotte, au rythme de l'ingurgitation de nos curly pour ainsi dire. Sabata se montre particulièrement sans pitié pour décaniller sans vergogne des garnisons entières, hasta la siempre Mexico, mais moins que ses ennemis : ils prennent les péons pour des lapins dans un jeu à la Squid Game, scène que j'ai déjà vue quelque part mais où donc (camarades encyclopédistes commentateurs ?). Bon, c'est le tout-venant du western, avec bâtons de dynamite, fusillades échevelées et baffes qui font des bruits de tonnerre, et on s'ennuie vraiment pas mal en devinant tranquillement à l'avance ce qui va se passer, le nouveau tour de cochon que va inventer l'Autrichien pour partir avec l'or, en ne tremblant pas une seconde devant ces scènes archi-vues et revues où un cow-boy se trouve face à une armée de soldats et s'en sort quand même. C'est joué au rabais, jamais drôle, très fatigant dans le montage, la musique, les cris, les pétards, les motifs visuels qui se veulent très pop et class et qui sont usés jusqu'à la corde. A oublier.

Go west, here

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