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2 janvier 2022

Un Monde fou, fou, fou, fou (It's a Mad Mad Mad Mad World) (1963) de Stanley Kramer

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On commence l'année avec un film un peu con-con (2 fois ?) mais totalement loufoque et jamais avare en cascade. L'idée de base est simple : une douzaine de personnes se retrouvent à se tirer la bourre pour se rendre dans la petite ville de Santa Rosa à la frontière mexicaine ; il y aurait dans le parc de la ville, au pied d'un mystérieux W, un pactole de 350.000 dollars... Plutôt que de partager la somme, chacun va tout faire pour être le premier sur les lieux et toucher le gros lot... Courses de bagnoles, coup fumeux, voyage en avion, accidents en tout genre, auto-stop, déchirement en famille, trahison... Tout y passe au cours de ces 3h17 de pure folie qui bénéficie d'un casting de fou-furieux (de Spencer Tracy (son avant-dernier film, il est déjà un peu jaune) à Peter Falk en passant par Mickey Rooney ou encore des cameo de choix avec a présence de Buster Keaton, de Jerry Lewis ou des 3 Stooges...) et d'une surenchère dans le grand n'importe quoi - les crises d'hystérie et les carambolages s'enchainant à un rythme effrayant... Tout cela pour un final, autour d'une grande échelle de pompier (...), totalement déjanté avec une gabegie de billets envolés, de côtes fêlées et de fous rires...

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On ne gardait qu'un très très vague souvenir de la chose, genre variation d'une course de fous du volant, et avouons qu'on n'est pas déçu dans ce côté absolument démesuré de la chose... 3h17, c'est quand même terriblement long... mais, mais, il faut évoquer au passage ce travail de reconstitution du film original qui donne à la chose une véritable patine ; on sent en effet tout le soin qui a été mis pour retrouver ici et là des bouts de films et pour parvenir à refaçonner le film dans son intégralité (des couleurs qui parfois vrillent, utilisation de photos du tournage alors que les dialogues continuent en off, montage de bouts de films avec des sous-titres japonais...) : on voit à l’œuvre tout le travail de collage et on a l'impression qu'il s'agirait presque d'un film en couleurs datant... des années 20. Du coup, par respect, on prend un peu son mal en patience en savourant ce véritable monument de burlesque re-colmaté ici et là ; si on peut vite être un peu lassé de cette façon qu'a chacun des personnages de gueuler son texte ou par ces dix milliards de péripéties qui leur arrivent, avouons tout de même qu'il y a quelques morceaux de bravoure qui arrachent ici ou là un rictus : qu'il s'agisse d'un type fou furieux qui détruit totalement un garage en balançant tour à tour les deux employés sur les murs, d'un trip en avion qui vire au cauchemar (pas facile d'atterrir quand on a perdu le pilote), d'un huis clos dans une quincaillerie avec deux individus bloqués pendant des heures dans le magasin et tentant tout, absolument tout, pour passer à travers le mur ou encore d'une cascade de dingue sur des escaliers suspendus, on assiste à chaque fois devant des scènes tellement hénaurmes qu'on ne peut que reconnaître une certaine ambition dans le délire (et dans la volonté de détruire chaque miette du décor). Alors oui, on sent que c'est un peu too much, on voit bien que les personnages ressemblent plus à des stéréotypes de BD qu'à des personnages fouillés psychologiquement, on comprend vite que les cascades prendront le pas sur le suspense, sur la tension, que les colères sont là pour donner grossièrement du ryhtme, du punch à cette histoire qui ne tient que sur un fil mais il est difficile quand on arrive (enfin) au bout de la chose de ne pas saluer ce projet 100 % azimuté qui s'est donné tous les moyens possibles et imaginables pour traduire à l'écran le délire absolu du couple de scénaristes. Un truc culte, un peu cuculte pour le coup, mais un feu d'artifices cinématographique forcément incontournable en son genre. Du pur entertainement familial.

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