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20 décembre 2021

La Main de Dieu (È stata la mano di Dio) (2021) de Paolo Sorrentino

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Le cinéma de Sorrentino m'a souvent laissé un peu sur le bas côté (son Grande Belleza en particulier) et ce n'est pas avec ce netflixé Main de Dieu qu'il va vraiment parvenir à me convaincre. Sorrentino semble vouloir faire son Roma à lui en nous contant les chroniques de son adolescence (nous sommes cette fois dans les eighties à Napoli) ; on suit les mésaventures du jeune Fabietto en proie aux problèmes inhérents à cette âge : des parents un brin farfelus et une famiglia imposante, une initiation amoureuse qui tarde à venir, sa passion pour le foot (avec la signature de Maradona à Napoli - remember...) et ses premières envies de "faire du cinéma", ses amitiés avec son frère et avec un contrebandier peu fréquentable... Sorrentino nous balance (surtout au départ) de courtes saynètes de cette vie, de ces souvenirs et si le rythme est au départ assez soutenu, on peine à s'accrocher à tous ces personnages qui envahissent l'écran, à cette action qui part un peu dans tous les sens ; on ne sait trop, au niveau du ton, si le modèle de Sorrentino serait Fellini tant il semblerait y avoir cette volonté de mêler comédie farcesque et drame mais il n'arrive point à la cheville du maître ; les personnages comiques sont un peu outrés et artificiels, les situations s'enchaînent parfois un peu trop vite pour qu'on ait le temps de les apprécier, et l'on a bien du mal, outre le personnage de Fabietto, à suivre un véritable fil rouge...

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La seconde heure, grosso modo, prend un peu plus le temps de poser son tempo, développe quelque peu ses scènes (les farces de la mère, LA tragédie familiale, la première coucherie un brin pathétique...) mais cette oeuvre ne trouve point pour autant de second souffle et on regarde la chose tel un joli livre d'images sans franchement vibrer avec son jeune héros ; on compatit tout au plus avec lui (sa peine immense après la perte de, sa petite joie après l'avoir fait avec, ses amitiés qui vont et viennent avec des personnes "initiatrices" (le réalisateur de cinoche, la folie du contrebandier...)), mais cela ne va pas plus loin ; on voit bien que Sorrentino n'est pas un manche pour mettre en scène cette ribambelle de personnages, pour choisir ses décors et ses belles lumières, pour tenter de retrouver un peu de la "nostalgie" de ces temps-là, mais on voit un peu trop les ficelles de cette main de Dieu qui finit par livrer un film coloré, chatoyant, vivant mais qui sent un peu le surfait - sans parler des pistes (les fantasmes qui tournent court notamment) ou des personnages (la tante, les membres de la familles en général...) qui ne sont juste qu'esquissés. Honnête mais franchement sans plus.

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