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17 décembre 2021

Mister Johnson (1990) de Bruce Beresford

vlcsnap-2021-12-16-17h14m23s890

C'est vrai que je n'attendais pas grand-chose de ce film de Beresford, les Anglais n'ayant pas fait de bons films depuis leur dernière victoire en coupe du monde. C'est le seul point sur lequel je n'ai pas été déçu... Après un léger frémissement de plaisir en découvrant lors du générique la participation de William Boyd au scénario (on se dit au moins, concernant l'Afrique, qu'il sait de quoi il parle - il adapte ici un roman d'une certaine Joyce Cary), je suis allé de Charybde en Scylla dans la déception... Des images chromo de l'Afrique qui ferait passer Out of Africa pour un film d'Oliver Stone, une population locale (à par ce Johnson anglicisé à mort) prise en bloc, sans caractère spécifique, trimant et obéissant sans se plaindre (et quasiment sans être payée) pour faire une route (ils travaillent mieux au son du tam-tam, pas besoin de fouet en fait), des colons Anglais plus caricaturaux que jamais (le petit comptable obséquieux, le commerçant alcoolo et raciste et violent et nostalgique, le fonctionnaire poli et gentillet (Pierce Brosnan qui derrière sa petite moustache tente de faire oublier 007 - il y parvient mais fait également oublier en passant qu'il est acteur)) et une progression dramatique si mal menée que même la fin tragique et mélodramatique à mort ne nous arrache qu'un bâillement d'ennui...

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On nous conte ici la trajectoire de ce Johnson (mal dirigé, plus expressif qu'Omar Sy quand il repasse), un gars malin à la botte des Anglais qui tente par tous les moyens de tirer son épingle du jeu. Il sourit , sourit, sourit, mais tente toujours d'arnaquer par derrière son employeur anglais (vente de papiers confidentiels de l'Empire au potentat local, vol dans la caisse, détournement d'argent...) ; il se fait choper à chaque fois mais comme il est sympathique, débrouillard et sait, avec son bagou, mener ses compatriotes par le bout du nez, on tente de le pardonner - jusqu'au jour où il tire trop sur la corde... On aurait pas avoir droit avec une telle ligne scénarisitique à un portrait au vitriol de ces colons anglais, à une critique acerbe de leur hypocrisie, à une attaque à boulet rouge de ces blancs qui se servent du fusible autochtone au moindre petit problème professionnel... Mais non, tout est plat, attendu, grossier, clicheteux, facile, à l'image de ces plans sur des couchers de soleil carte postale qui ponctuent ce récit : la belle image écrase le fond et Beresford donne l'impression de traiter son sujet sur la pointe des pieds (même Tavernier semblerait, dans le même genre, pour tenter de mélanger les torchons et les serviettes, plus audacieux - c'est pas peu dire). L'ultime coup d'éclat (hors-champs, forcément) nous étonne à peine quand il devrait nous arracher des larmes avec des pinces monseigneur. Johnson ne dépoussière rien. Pliz, Mister Beresford, no more (mais il récidivera...).

vlcsnap-2021-12-16-17h13m27s345

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