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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
19 novembre 2021

Boat People, Passeport pour l'Enfer (Tau ban no hoi) (1982) de Ann Hui

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Future livraison de Criterion, je m'attendais à une vision pour le moins originale (un film chinois qui s'appuie sur le regard d'un journaliste japonais alors sur zone : pas banal) ou tout du moins prenante de cette "après guerre Vietnam" ; je n'ai ressenti ni l'un ni l'autre. Alors oui, il y a bien une envie de montrer l'abominable, de tenter également de titiller la corde émotive du spectateur mais cela ne fonctionne jamais complétement... Le journaliste nippon, après avoir visité des zones "avec escortes locales", décide de vivre sa petite vie en solo ; cela va l'amener dans l'antre d'une famille (une mère et ses trois gamins (une donzelle de quatorze ans et ses deux frères)) avec laquelle il va être témoins des horreurs de ce régime : les exécutions sommaires, l'emprisonnement sordide, l'enlèvement de jeunes hommes pour servir de mains d’œuvre dans ces fameuses "nouvelles zones économiques", la boucherie  de ces NZE où l'on se sert des jeunes pour déminer (une petite erreur et boum plus de chocolat) et où l'on flingue à tour de bras tous ceux qui pensent pouvoir s'échapper... Bref, c'est sanglant ; en même temps, il nous montre les liens qui se créent entre ce journaliste et cette gamine (avec laquelle il s'empressera de lever toute ambiguïté le cas échéant : le Nippon est droit dans ses socques), une tenancière de bar olé olé ou encore un jeune homme qui n'a pas froid aux yeux et rêve de liberté... On pourrait être attendri par cette complicité qui s'instaure entre ce nippon totalement respectueux des enfants et tout autant secouer par les morts brutales auxquelles il va assister... Malheureusement, disais-je, on n'entre jamais totalement dans cette œuvre... Est-ce dû au petit côté factice de la langue chinoise qui fleurit dans la bouche de tous les personnages ? Est-ce dû à cette mise en scène un peu trop froide qui nous tient dès le départ un peu à distance - on a plus tendance à voir le petit côté "reconstitution" que l'action dramatique ? Est-ce dû au jeu des acteurs très moyens, à cette musique sirupeuse, à... ? Dur à dire. Le fait est qu'on n'entre jamais complétement dedans, le rythme plutôt lent nous laissant encore plus spectateur de la chose lors de ces discussions infinies amollissantes... Pourtant, il y avait matière pour être remué avec ces cadavres abandonnés en plein centre ville et surtout ces scènes de déminage ou cela peut péter à n'imp...booooummmm... c'est ce que je disais... Là encore, on sert à demi les fesses sentant généralement l'explosion arriver... Rien n'émeut. Une œuvre censée nous montrer l'envers du décors de ce régime mais qui peine terriblement, justement, à nous faire oublier les décors - une mise en scène bien trop factice pour nous prendre dans sa fiction réaliste.

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