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28 octobre 2021

The Velvet Underground (2021) de Todd Haynes

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D'Orelsan à Lou Reed, il n'y a qu'un océan que je franchis d'une enjambée allègre... Alors oui, on change un poil de genre mais l'idée de fond est un peu la même : à l'aide de témoignage de proches des Velvet et d'une iconographie-filmographie riche (Merci Andy), il s'agit de tenter de retrouver, d'expliquer les premiers instants qui ont permis la création et la mise en orbite d'un groupe, les Velvet Underground : l'influence de musiciens d'avant-garde comme La Monte Young, la rencontre entre Reed et John Cale, l'apport de la batteuse non moissonneuse Maureen Tucker et du guitariste Sterling Morrisson, les premières compositions saturées, les premières petites salles puis, juste avant la venue de la charismatique Nico au sein du groupe, l'arrivée du sponsor prodige, Andy Warhol qui transformait alors tout ce qu'il touchait en or : la création d'une discothèque d'un nouveau genre avec groupe sur scène, films du sieur sur les murs et projecteurs posés en vrac sur un dance floor en extase... Le groupe décolle mais les tensions affleurent ; c'est d'abord Warhol qui dégage puis Cale... Une poignée de tournée où le style des Velvet (avec l'arrivée de Doug Yule) s'est assagi ; mais Lou ne semble toujours pas pleinement satisfait comme si le succès escompté n'était toujours pas au rendez-vous ; il finira par se virer lui-même avant de voler, quelques années plus tard, de ses propres ailes (un coup de pouce de Bowie n'étant jamais négligeable...).

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Haynes tente de dynamiter un tant soit peu ce "film de genre" devenu un peu ronflant : du décadrage futé, du split-screen à foison pour fournir un max d'images et ne pas laisser trop longtemps dans le cadre le discours un peu lymphatique des intervenants ; le moins qu'on puisse dire c'est que Haynes se plie en quatre pour essayer de remonter le fil de ses rencontres et de rendre compte au mieux de l'atmosphère artistique de l'époque (si proche et déjà si loin) où les Ginsberg ou les Jonas Mekas faisait partie du package... On sent la marque Warhol dans ce style très cuir et mystérieux de ces Velvet se dissimulant mystérieusement derrière des lunettes de soleil et tout de noir vêtus. Haynes laisse des espaces de respirations musicales pour que l'on réentende les premières compos ainsi que celles qui bénéficient de la voix grave de Nico, grande blonde un peu perdue au milieu de ces rockers d'un genre nouveau. Beaucoup aimé pour ma part certaines interventions qui mettent en exergue un léger hiatus à l'époque entre les Velvet et ces Hippies de merde notamment lors de la tournée du groupe dans l'ouest américain (putain ça prône connement la paix dans le monde et c'est pas foutu de venir en aide à un SDF - j'assume l'adverbe et les dérapages verbaux). On replonge avec un certain plaisir dans cette époque warholienne un brin surfaite (sois belle et laisse-toi filmer) mais également étonnamment créative. Ensuite, il est vrai, on sent le Reed rentrer un peu dans les rangs au niveau musical (fini l'avant-garde à tout prix) mais on y gagne aussi indubitablement au niveau mélodieux. Haynes, à défaut de mettre vraiment le doigt sur "les instants de grâce créative" livre un doc plaisant très richement illustré et joliment monté. Faut dire, hein, il était sur du velours - EEH !

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