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28 octobre 2021

LIVRE : Le dernier Tribun de Gilles Martin-Chauffier - 2021

9782246828686-001-TMe voilà profondément adepte, ces derniers temps, de ces petits bouquins sur l'époque romaine qui fleurissent. Martin-Chauffier nous propose, lui, de suivre les pas de Metaxas dans ce dernier siècle avant JC - le 7ème siècle pour les puristes, dont je ne suis. Philosophe cantonné à Athènes, il est appelé à Rome par son ami Clodius pour qu'il l'aide à trousser ses discours, en particulier face à un autre tribun : Cicéron. On suit par le menu les mésaventures (très sages) de Metaxas à Rome (la perverse), ses amitiés (avec Catulle notamment et une certaine "influenceuse" Diana Metella), l'écrivain nous dressant à l'occasion un portrait de cette Rome vintage tout à fait convaincant : ses bordels, ses restaurants gaulois, ses spas, ses multiples petits commerces... Petite plongée donc sociologico-géographique dans cette capitale en pleine effervescence mais également petite leçon historico-politique de cette époque. Les grands hommes de cette ère sont évoqués (César, Pompée, Marc-Antoine, Crassus...) mais ce sont surtout les petites intrigues des uns contre les autres qui sont évoquées ici et qui donnent tout le sel à la chose ; plutôt que d'avoir affaire à une somme de faits lourds et redondants, l'auteur nous décrit avec art les antagonistes des uns envers les autres, les vieilles histoires de famille, les petites ententes opportunistes en nous donnant à lire au passage les discours caustiques, au vitriol, qu'ils se balançaient lors de fumants procès ou au Sénat. On a la sensation de revivre cette époque romaine non pas en sentant le poids du marbre nous écraser mais en prenant conscience de toutes les petites finesses de ces discours et de tous les petits défauts, de tous les petits travers de ces diverses grandes figures. On a un peu peur au départ de se faire noyer par ces noms à rallonges, par cette petite cuisine politique de cette si lointaine Rome, mais Martin-Chauffier sait toujours trouver la juste mesure entre sa connaissance pointue et sa capacité narrative pour nous tenir en haleine : ces joutes narratives qui pourraient paraître, de prime abord, un rien lassantes nous permettent de découvrir toutes les petites subtilités humoristiques et ironiques de ce temps ; les quelques rebondissements factuels de l'H/histoire (le retour de César, les intempéries à Rome, les exécutions sommaires...) ajoutant un petit surplus d'intérêt à ce récit définitivement prenant jusqu'au bout. On aurait presque envie de se remettre au latin (je vois pas meilleur éloge...). Tri bien, oui, décidément.

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