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26 octobre 2021

Martha Graham : Dance on Film (1957-1961) de Peter Glushanok & Alexander Hammid

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Je dois bien reconnaître que mon exploration jusqu'à épuisement des stocks de la collection Criterion me pousse parfois en terre inconnue... La preuve en est avec ces trois œuvres prenant pour thème central la chorégraphe et danseuse Martha Graham (quoi, vous n'en avez jamais entendu parler ? Ohohoh...). On a droit ici à un premier doc montrant les danseurs de Martha au travail pendant qu'icelle lâche quelques mots sur sa conception de la danse (A Dancer's World (1957) de Peter Glushanok). Rigueur (travail, aussi, si on veut) et spontanéité semblent être les deux mamelles de sa philosophie artistique (termes qui furent également mes maîtres-mots lorsque je régnai en champion sur les tables de tennis de table bourbonnaises). On voit donc ses danseurs en plein taff, en groupe, avant qu'ils n'attaquent sous nos yeux ébahis quelques chorégraphies, en couple, qui ne sont point exemptes, parfois, d'une certaine sensualité (sensualité et grâce étant bien les deux seuls mots que je possède pour parler de la danse contemporaine - pour sûr, je tenterai de placer le second d'ici la fin de ma chronique). La mère Martha, filmée devant son miroir en pleine préparation semble-t-il avant d'aller jouer un spectacle, n'a pas l'air de beaucoup rigoler : elle parle ferme, le regard droit et nous fait, face caméra, à la fin de son speech, une sortie pécressienne de la plus belle eau...

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Il est temps d'assister alors à deux de ses œuvres : on attaque avec Appalachian Spring (réalisé en (1958) par, again, Peter Glushanok) qui nous amène au bon temps de l'Amérique des pionniers ; je n'oserais prétendre que j'ai tout compris à la chose mais j'ai pour ma part bien aimé ce prêcheur sautillant qui ne s’inquiète guère a priori de son allure ; le décor est sobre et les danseurs semblent suivre avec leur body les lignes de ce décor tout en angles. On ne saurait dire si le couple présenté ici est heureux (ou pas) d'être là mais cela ne gène en aucune façon quatre petites soubrettes qui se pressent autour de lui ou du prêcheur à la moindre occasion - avec leurs drôles de petits pas de rats. On enchaine avec une version d'Œdipe Roi (Night Journey (1960) de Alexander Hammid) où la torpeur est de mise. Martha incarne une Jocaste sur le point de se pendre et danse un dernier petit ballet entre un Œdipe sans doute navré de la situation et un Tiresias peu fier (ce qui ne l'empêche pas tout de même de jouer avec son bâton, sautillant lui aussi au besoin avec allégresse - c'est mort pour le mot grâce, il a laissé passer sa chance). On s'amuse avec des cordes, avec les étoffes (un point pour le slip d'Œdipe qui perd direct tout respect), avec des palmes, mais le ton n'est résolument point à la déconne. Ça sent le drame à plein nez et si l'on se tourne autour avec un sursaut d'entrain, la tragédie n'est jamais loin. Des décors une nouvelle fois succincts, des costumes stricts et une danse où l'on sent plus la maîtrise de chaque geste que le laisser-aller (un peu "contraint" et rigide tout cela, non ? Oui, bon, je ne suis pas non plus un expert en la chose, je vous l'accorde). Bref, on s'est tapé Martha Graham et on en sort un peu moins idiot... ou presque.

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