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23 septembre 2021

La Fleur de l'Age (Rapture) (1965) de John Guillermin

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Voilà un film ma foi plutôt inattendu de la part du réalisateur de La Tour infernale ou encore de King Kong, celui avec la chtite Lange of course... Dès le départ, en plus de ce très joli noir et blanc qui vire au gris (La Bretagne, ça vous gagne, les Côtes d'Armor, ça vous tord) et ces quelques notes de Delerue reconnaissables entre toutes, on est assez troublé par cet accent franglais des acteurs : on a pourtant bien affaire à des acteurs ricains (Melvyn Douglas vieillissant et bourru dans le rôle du père, la chtite Patricia Gozzi dans celui de la jeune fille un peu perdue, Dean Stockwell dans celui de "l'invité mystère" toujours aussi photogénique) voire même à un transfuge suédois (Gunnel Lindblom dans le rôle de la femme à tout faire, assez chaudasse si on pouvait encore se permettre ce genre de remarque on the verge) ; l'ensemble du casting a dû sûrement se prendre au petit jeu du French accent, conquis par ces côtes sauvage à en mourir. Et l'histoire sinon, on y vient ? Alors oui, voilà, même si elle tient à pas grand-chose : Patricia vit avec son père et la servante Gunnel dans un endroit breton pour le moins isolé ; la mère est morte et la chtite Patricia semble avoir souffert par le passé de légers troubles psychologiques... Est-ce dû à ce père dominateur (pour ne pas dire castrateur - même si ici l'emploi du mot semble un brin inadapté) ou est-ce dû à un trauma plus profond ? On ne sait trop sur quel pied dansé et l'on se demande pendant un certain temps vers quel chemin ce récit en huis-clos va nous mener... Survient alors un incident, un accident, avec le gars Dean qui s'enfuit d'un car de police, fracasse malencontreusement un gendarme dans son échappée belle et trouve refuge dans cette baraque bretonne... La chtite Patricia semble persuadée que l'épouvantail qu'elle a pris la peine de confectionner vient de prendre vie (puisque Dean lui a piqué sa veste...). Du coup, on se demande si l'arrivée impromptue de cet homme va finir par la faire dérailler (elle a tôt fait, du haut de ses 16 ans, à fantasmer sur lui) ou va lui permettre un tantinet de prendre confiance en elle (l'amour, cette émotion qui transcende...) ?

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Guillermin nous plonge donc dans une sorte de drame psychologique en huis-clos. Un récit qui pourrait vite devenir plombant s'il n'y avait des personnages relativement enjoués (Gunnel, toujours prête à la bagatelle ; Patricia, un petit minois de jeune fille légère) et des mouvements de caméra particulièrement chiadés qui dynamisent indéniablement un scénario qui s'embourbe un poil... Patricia, l'héroïne, a du mal à vraiment éclore entre ce père qui a tendance à l'écraser, cette Gunnel qui lui pique tous les mecs et ce Dean qui peine à voir en elle une amante potentielle... On s'observe, on discute, on jalouse, mais tout cela tourne un peu en rond dans cette demeure où chacun (à part sans doute le père) rêve d'un ailleurs... On s'attend à tout moment à avoir une révélation ultime sur le passé de Patricia (elle est psychologiquement fébrile, y a-t-il une raison particulière entre toute ?) puis las, on finit par s'intéresser par cette histoire sentimentale naissante entre ce type en fuite et cette jeune fille aux idées et au regard fuyant ; de quoi déboucher sur une histoire d'amour en fuite ? Vous ne pensez pas si bien dire puisque le récit va bifurquer avec le départ de nos deux jeunes gens vers d'autres aventures (d'autres désillusions ? Allons, laissons un peu de suspense...). Avouons au final qu'on est quelque peu déstabilisé par ce film au fil rouge très ténu qui s'intéresse avant tout au caractère flottant, imprévisible de Patricia ; Guillermin n'est pas un manche pour mettre en scène la chose mais on reste quand même un peu sur sa faim tant le film, dans son ventre mou, peine parfois à définir clairement son sujet, son centre. Intriguant malgré tout à défaut d'être véritablement passionnant de bout en bout.

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