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5 septembre 2021

Moana (1926) de Frances H. Flaherty & Robert J. Flaherty

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Après nous avoir fait dévorer des eskimos, Flaherty se flatte de nous montrer la vie savoureuse d'une île des Samoa. Le parti pris est de suivre un très jeune couple et un bambin dans leur vie quotidienne ; on a droit à tout un panel d'activités plus inattendues les unes que les autres : recherche de plantes (et de racine), capture de cochon sauvage, chasse sous marine pour chopper du poisson ou de la tortue (d'où vient le fait qu'on ait plus de compassion pour cette pauvre tortue muette que pour ce sanglier grognon ?), pêche de coquillages géants, récolte de noix de coco, débusquage de crabes des cocotiers (le gamin pourrait enterrer tout le monde dans Koh Lanta par sa facilité à produire du feu avec deux branches...), cuisson d'aliments divers dans des feuilles géantes... On tendrait presque à croire que le gars des Samoa ne pense résolument qu'à bouffer (on a aussi droit à un petit passage sur la confection artisanale de vêtement tout de même...). Toute cette recherche de bouffe ne sert, nous dit-on sur la tard, qu'à préparer le mariage de Moana (qui est un mâle, Disney n'a décidément rien compris) avec sa donzelle aux seins aux aguets ; on se demande malgré tout ce qu'il ferait sinon de leur journée... Alors oui, le Samoan aime aussi à danser pour plaire à sa belle et semble prêt à subir des jours durant (trois semaines au bas mot...) la torture pour se faire tatouer le corps (un passage pour démonter toute sa virilité, ce putain de tatouage, tu parles ! - j'ai encore mal à mon genou rien que d'y penser).

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Bref, un bien joli documentaire sur la vie sur cette île des mers du sud dans les années 20... Mais sinon ? Sinon avouons que l'on reste un peu sur sa faim face à un tel décorum diablement photogénique. Alors oui, on a droit, non puriste que nous sommes sur ce coup, à la version sonorisée de la chose (un travail de longue haleine que l'on doit apparemment à la petite fille de l'auteur) ce qui apporte tout de même un peu de relief à ces images souvent un peu plates... Plates non pas tant par le sujet qu'elles exposent (on est face à cette vie polynésienne sans mise en scène préalable) mais surtout par ce manque de variations des angles de prise de vue qui ne cherchent jamais à apporter un quelconque effet esthétique  (Flaherty n'est pas Murnau - serais-je trop influencé par ma précédente lecture ? pas forcément) ou par cette absence de dramatisation dans le montage (le gaufrage en pirogue pour passer les vagues eut sans doute mérité un traitement un poil plus suspensful...). Du coup, on a un peu l'impression que Flaherty prend à la volée tout ce qui lui tombe sous la main (la matière est exotique, par définition, c'est déjà ça) sans jamais chercher à mettre en valeur un aspect particulier - on suit la chose d'un œil un peu morne (comme s'il s'agissait d'images d'actualité) sans que notre curiosité soit véritablement titillée par tel ou tel aspect de cette culture. Une simple illustration pour le coup sans véritable plus-value artistique... 

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