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24 août 2021

Pluie de Juillet (Iyulskiy dozhd) (1967) de Marlen Khoutsiev

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Encore une œuvre conseillée par l'un de nos avisés commentateurs (toujours de bon goût, forcément, nos lecteurs...) absolument troublante, lumineuse comme un mois de juillet par certains aspects (cette héroïne toute blonde au sourire si doux)  et tristoune (un désamour in process) comme une fine pluie d'été. Il n'y a pourtant ici rien de bien compliqué dans cette trame en dilettante mais ce long "travelling" sur cette histoire d'amour (les regards à la caméra de l'héroïne (lors justement d'un long travelling dans la rue) semblent indiquer dès le départ qu'elle ne cherchera pas à "tricher" sur ses intentions) finit dans une curieuse impasse... même si cette relation se délite sans grands éclats. Et sinon ? On est dans les sixties, on navigue dans un milieu plutôt artistique, voire presque un brin bourgeois (on tient salon pour danser le Madison dans un certain entre-soi social) et on suit essentiellement les déambulations de Lena (Evgeniya Uralova) et ses interactions avec son fiancé, sa mère, ses amis et... une voix (une type auquel elle a emprunté un manteau au début du film et qui devient chemin faisant un ami téléphonique...). Lena travaille dans une maison d'édition d'art et semble particulièrement apprécier l'un de ses proches guitariste à ses heures, sa mère (une très jolie déclaration d'amour à cette femme digne qui vient de perdre son mari) ou encore ce nouveau compagnon qui lui téléphone de plus en plus souvent... Quant à son fiancé ? On peine à cerner véritablement leur complicité, sans qu'il y ait non plus de grande tension - jusqu'à ce qu'elle finisse, après un film à "tergiverser", à mettre les mots sur leur relation...

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Des soirées où l'on danse le Madison et où l'on discute avec des gens qui se tournent autour, des échappées soudaines entre amis dans les bois (on sent, sans qu'on sache vraiment ce que cela signifie, toute l'âme russe campagnarde envahir l'écran) et une Lena qui semble toujours plus libre, toujours prête à consacrer un peu plus de temps à cet homme qui lui téléphone même au milieu de la nuit, mais aussi toujours capable de remettre en cause ses liens avec cet homme un peu guindé, peut-être, pour elle... Si Koutsiev capte à merveille les regards et le sourire de cette héroïne à la fois légère et volontaire, il sait aussi donner beaucoup de mou à son film pour le faire respirer : des plans sur les rues de Moscou et sa foule, une bande musicale ultra-diversifiée (oh, tiens, du Aznavour, non ?) qui permet d'assister à de longues plages sans paroles, comme pour mieux capter l'air du temps de l'époque et une mise en relief très réussi des paysages (cette forêt) ou des caprices du temps (ce brouillard à couper au couteau). On passe peut-être un peu à côté au niveau politique et symbolique d'un tel film tourné en ces temps-là ; il n'en demeure pas moins, au final, qu'on assiste à un portrait de femme très limpide, ouverte et indépendante, dans une période en équilibre entre l'occidentalisation et la "tradition" russe. Rafraichissant, pour le moins.   

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Commentaires
M
Ah ah, sacrés lecteurs. Mais vous donnent-ils aussi des/les pistes pour avoir accès à leurs conseils?
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