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15 août 2021

Journal de Tûoa (Diários de Otsoga) (2021) de Maureen Fazendeiro & Miguel Gomes

téléchargement (1)

Voilà une petite chose estivale, une variation sur le tournage d'un film proposée... à l'envers mais qui, pour le coup, est aussi éloignée de Gaspard Noé que les licornes de l'arche (...). Alors oui, c'est vrai, avouons-le pour cette reprise, d'aucuns pourraient se faire un poil chier en visionnant la chose, en y cherchant par exemple une ligne narrative ultra-élaborée ; tout réside ici dans les interstices, dans les petites finesses, dans les battements de cil... Sans vouloir chercher à développer des thèses ou à chercher une symbolique derrière chacune des saynètes, il est intéressant de noter que, à l'heure du covid (vous savez, ce...), les interprètes s'attèlent à la construction d'une cage pour papillon comme une sorte de mise en abyme de leur condition de personnages cloîtrés ; ceci dit, à mesure que le film va à rebours, que l'on découvre tous les petits problèmes inhérents au film (un scénario très lâche, des conditions sanitaires qui provoquent certaines tensions entre les techniciens mais aussi les acteurs - l'un des acteurs ayant pris la liberté de s'échapper à la mer le temps d'une journée...), on se rend compte que malgré tout, malgré ces conditions de tournage pour le moins contraignantes, les trois personnages principaux ont fini (le début du film, donc), par créer leur propre espace de liberté, à trouver leur propre rythme, leurs propres repères au sein de cet objet filmique qui partait assez mal...

DCL_DiariosdeOtsoga_3

C'est au détour d'une poignée de scènes volées ici ou là à ces conditions sclérosantes (des acteurs et des techniciens qui peuvent enfin se libérer en dansant sur le son d'une ritournelle, des baisers qui finissent par être échangés à l'abri des regards, une virée en tracteur (les films sont des tracteurs qui suivent bon an mal an leur chemin sous les rayons de soleil...)) que le charme de cette œuvre portugaise infuse, comme si l'essentiel de la chose tenait dans la volonté, en ces temps de bouleversement dans les rapports des uns aux autres, à retrouver une certaine joie de vivre, un certain goût de vivre, via une rencontre inattendue (l'héroïne ne se rapprochant point de l'acteur pré-désigné au départ), via un sourire, via un regard soutenu et plein de tendresse. Au final, un "essai" assez loin des sentiers battus de toute dramaturgie éblouissante qui apporte sa touche de légèreté et de finesse dans ce monde (cinématographique) à bout de souffle. Une véritable petite bulle enfantée malgré les peurs.

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