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4 août 2021

Massacre à Furnace Creek (Fury at Furnace Creek) de Bruce H. Humberstone - 1948

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Un petit western classique de derrière l'enclos aux chevaux, ça ne coûte rien, même si ça ne rapporte pas grand-chose non plus. Le sombre Humberstone fait sagement son devoir, le fait correctement, et on ressort relativement satisfait de ce petit, tout petit film qui ne demande que notre bienveillante attention, notre âme d'enfant et notre aveuglement quant aux défauts de mise en scène et de rythme. On a même droit ici à un scénario malin et relativement complexe : un capitaine qui escorte un convoi de pionniers sur un territoire indien se voit ordonné d'abandonner celui-ci pour rejoindre un fort ; c'est signer la mort des pionniers, mais le gars obéit. Ni une ni deux les Indiens massacrent tout le monde, dans une scène d'ailleurs très habile à manier l'ellipse et la brutalité. Du coup, bim, le gars qui a donné l'ordre est jugé, alors qu'il se défend d'avoir écrit ce mot. Hop, le vieux clamse d'un infarctus en plein tribunal, son honneur souillé. Ses deux fils, l'un sage militaire (Glenn Langan, hyper fade), l'autre plus mercenaire (Victor Mature, le sosie officiel de Mister Bean, mais pas mal), vont tout faire pour réhabiliter la mémoire de leur vieux, et pour ce faire vont devoir se confronter à l'immonde Leverett (Albert Dekker, méchant devant l'Eternel), qui compte bien tirer profit de ce conflit avec les Indiens pour récupérer la mine d'argent située sur ce territoire. On le voit, c'est retors à souhait, surtout qu'il faut y ajouter quelques seconds rôles, comme une jeune oie toute en battements de cils (Coleen Gray, sois belle et tais-toi), un loser de base harcelé par les méchants (Reginald Gardiner, né pour raser les murs) ou un joyeux prisonnier qui porte une bûche énorme sur le dos, vu qu'il y est menotté (le petit détail inventif du bazar).

Massacre_a_Furnace_Creek

C'est du travail méticuleux à défaut d'être génial. Un beau noir et blanc classique qui met bien en valeur les splendides paysages de l'Arizona, des dialogues qui pétillent, une trame intéressante : manque juste un brin de personnalité et le tour serait joué. Mais à côté des discrètes qualités du film, il y a tout de même de gros défauts et un manque total d'ambition qui rend la chose fadasse et oubliable ; notamment des acteurs pas très à l'aise, des (rares) scènes d'action qui manquent de vigueur. Reste un quart d'heure, au deux tiers du film, vraiment splendide : une cavalcade très réussie, privée complètement de musique, où seuls les cataclop des chevaux et le plaisir de voir des cow-boys traverser un paysage suffisent à notre joie, un modèle de pureté, un hommage enamouré au genre dans sa plus simple expression. Bah, un western au milieu des 1500 autres, pas le meilleur, pas le pire.

Go old west, here

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