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13 juin 2021

Romeo & Juliet (2021) de Simon Godwin

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On quitte Olivier mais on reste dans Shakespeare avec cette version pour le moins dépoussiérée de Roméo et Juliette. Godwin se la joue Von Trier en investissant un théâtre, avec des décors minimalistes (mais pas de craie, tout de même), et tourne sa version en 17 jours "pendant une pandémie mondiale" comme nous l'indique gentiment le générique de fin... Du côté positif, on note immédiatement la jeunesse et la fougue du casting (multiculturel, sans clan en fonction de ses "origines" ethniques - la route fut longue mais on y arrive), la volonté de ne pas sacraliser le texte en le balançant plus sur un ton de slam que sur celui du théâââtre classique et l'énergie positive qui se dégage de l'ensemble : aucun acteur n'est figé, tout se fait en mouvement, on danse sur des nappes musicales pêchues, les fights sont rapides et saignants, les baisers passionnés. Le petit contre-coup de la chose, forcément, est d'avoir une caméra également survoltée, sans cesse en mouvement, qui a une fâcheuse tendance à se coller aux personnages : l'école du "plus près de l'action" qui n'est pas forcément le signe non plus d'un très grande "maîtrise" justement (rapport au maître Von Trier, qui sait, lui, poser sa caméra en temps utile). Mais bon, n'assassinons pas gratuitement et facilement ce petit film fabriqué pour la télévision qui nous permet tout de même d'assister à quelques jolis moments entre nos deux jeunes amants : une première séquence de drague toute en sensualité musicale (avec un montage en alternance où on retrouve les deux mêmes jeunes gens, au naturel, se courant après sur scène en mode "complicité immédiate" - je me comprends), une séquence incontournable de balcon qui là encore met en valeur l'essentiel (cette lune énorme, ce balcon de pacotille dans lequel est enfermé Juliette, cette sorte de trépied à deux balles sur lequel tente de se hisser Roméo pour rejoindre sa belle...), un final qui cherche la petite pointe d'émotion sans tomber dans le larmoyant dégoulinant. Comme certains acteurs sont pas mal en leur genre (la mère de Juliette, d'une froideur terrible, ce jeune Mercutio véritable paquet de nerfs concentré...), et que l'on sent chez le cinéaste à la fois cette volonté d'aller à l'essentiel dans la direction d'acteur (pas d'effets tragiques ou pathétiques excessifs) comme dans les scènes clés (la vengeance de Roméo vite expédiée, qui le mène en quelques secondes de la neutralité à la violence la plus brute), on passe un petit moment loin d'être déplaisant avec cette version anglaise punchy et efficace. On ne va pas s'en plaindre, hein, bien sûr que non. 

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