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10 juin 2021

Deux Moi de Cédric Klapisch - 2019

DeuxMoiKlapisch

Ça va, si on a plus le droit de se taper des films guimauve de temps en temps, alors je dis stop. Aucune excuse de ma part pour me taper un Klapisch, si ce n'est l'injonction d'une fée (ce qui est la meilleure des raisons). Bon après ceci dit, voilà, j'ai vu un Klapisch, et j'y ai trouvé exactement ce que je m'attendais à y trouver : du sucre, des clichés, une poésie légère et durable comme un glaçon, des dialogues petit malin dits par des jolis comédiens, des sourires bon enfant, et pas une seconde de cinéma. Le bon gars, épaulé par Amigorena au scénario (mais non, restez), a piqué son pitch chez Lelouch mais nous le ressert dans un mode 2.0 : il est question de creuser les méandres du hasard quand il s'agit de faire se rencontrer deux jeunes gens de toute évidence faits l'un pour l'autre. Elle est jolie et paumée, s'égare sur Meetic, dort trop, écoute Gloria Lasso ; lui est joli, va de boulot de merde en boulot de merde, n'arrive pas à dormir, adopte des chats ; ils sont voisins, mais ne se croisent jamais, si ce n'est chez l'épicier du coin, alors que bordel on a envie de casser la télé pour leur gueuler qu'il est là, le bonheur, IL EST LA ! En attendant, ils consultent des psys et trouvent que la vie est terne. Bon, comme on est chez Klapisch, et que le gars croit au bonheur, on sait bien qu'ils vont finir par enfin se rencontrer, et on applaudira ce moment suspendu. Puis on ira se coucher en se disant : ah putain, quand même, la vie, hein, c'te farceuse...

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Bon, j'ai l'air comme ça, mais franchement il y a pire. Klapisch, même s'il laisse toute velléité de mise en scène au placard, sait correctement monter son bazar, et diriger ses comédiens : Ana Girardot et François Civil sont craquants, et les petites scènes de comédie qu'on leur tricote sont parfois assez drôles (le bilan d'entreprise ou la rencontre avec un beau mec de Meetic m'ont bien fait marrer). Dans le rôle des psys, il met les deux pieds dans le cliché, mais là aussi les acteurs sauvent ces scènes calamiteuses : Berléand et Cottin font le job, et extirpent ces scènes trop écrites et trop roublardes de leur ornière. Le syndrome Klapisch en plein : tout le monde est gentil et bon dans cette histoire, le monde est parfait ; et si on a parfois des soucis, ils seront bien vite oubliés grâce à quelques amis, un amour naissant ou un épicier sympa. Comme il est vrai qu'un tel pitch a du mal à faire un film complet, le gars adjoint à son scénario des scènes en plus, totalement inutiles et de plus bien lourdes (des passés familiaux chargés par exemple) pour faire son heure 45. Ça alourdit encore un peu Deux Moi, qui finit par ressembler à un petit plat mis dans un grand. Mais allez, on fermera les yeux pour cette fois, et on se laissera prendre gentiment par la main pour nous expliquer que la vie est belle et le hasard farceur.

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