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3 juin 2021

The Devil Commands (1941) de Edward Dmytryk

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On retrouve ce bon Edward pour un petit film d'horreur vintage qui fait la part belle avec la communication avec l'au-delà, au spiritisme ; l'histoire en soi, il est vrai, n'est pas d'une originalité folle : un savant (Boris Karloff, tiens, il ne joue pas les monstres ou les fous ? c'est faire l'impasse sur l'expression de "savant fou" : forcément avec sa tronche, on ne va pas se priver de quelques scènes où il perd le contrôle) a la bonne idée de construire une machine qui capte l'activité du cerveau (concrètement, cela est illustré par un vague graphe à la con, qui serait particulier à chacun - cela n'a aucun intérêt en soi mais un graphe fait toujours sérieux). Fier de son invention sans trop savoir ce qu'il va en faire, la mort subite de sa femme va le plonger la tête première dans ses recherches : persuadée qu'il peut communiquer avec elle (le graphe s'est remis en marche après sa mort !) il va s'allier avec une voyante plus puissante (électriquement) qu'un panneau solaire pour rentrer en contact avec la disparue ; le début, bien sûr, d'une gabegie d'incidents plus ou moins tragiques...

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Cette petite chose d'une heure à peine vaut la peine pour au moins trois choses : d'une part le noir et blanc du gars Siegler est de toute beauté, jouant à la moindre occasion sur les ombres du visage (Karloff et l'inquiétante voyante en tête) ; les effets spéciaux ne sont pas forcément meuh-meuh (une apparition, une tempête dans un labo) mais certains éléments de ce décor high-tech (les étranges scaphandre des cobayes qui permettent de capter les ondes, ce besoin de s'attacher avant toute expérience pour ne pas être entraîné par l'aspiration des ondes électriques - tout cela a d'ailleurs des allures limite S.M.) marquent des points au niveau de l'esthétisme. Ensuite, il y a ce petit côté expérimentateur du savant très sage au départ qui tombe peu à peu dans l'excès : il y aura l'assistant électrocuté (il était un peu benêt, c'est maintenant sans retour : c'est Cy Schindell qui s'y colle avec sa tête de gros lourdaud), les cadavres que l'on déterre pour servir de "plot témoin", ou encore ces cobayes qui a force de frôler la mort en jouant avec les volts vont finir carboniser... Enfin, il y a bien sûr l'incontournable Karloff avec sa gueule carrée et ses éternels sourcils d'homme des bois. Tout pimpant au départ, il tombe, sous la férule de cette voyante pas commode, dans une sorte de léthargie hébétée, prêt à tous les sacrifices, dorénavant, pour entendre à nouveau le son de la voix de sa femme ; il sent bien qu'il s'enfonce, mais il est résolument prêt à y laisser sa peau pour la retrouver (la mort étant d'ailleurs sûrement la meilleure façon de la rejoindre... je dis ça) : à force de jouer avec le feu, il va s'attirer la foudre de la populace du village qui voit d'un œil de plus en plus torve ces expériences secrètes (et la bonne, hein, elle est où la bonne ?). De l'au-delà, de l'expérimentation, du morbide, du peuple en colère et un final qui fait table rase de toute cette science moderne à la con : un petit Dmytryk qui ne se moque pas du genre.

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