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20 mai 2021

Ne t'endors pas (Before I Wake) de Mike Flanagan - 2016

Before I Wake Creature

Après vision de cinq de ses films, j'ai l'impression qu'on a trouvé en Mike Flanagan le champion des montagnes russes, puisque le bougre est capable de vous satisfaire sympathiquement puis dans le même mouvement de vous ennuyer sévèrement. Ce Before I Wake est malheureusement à ranger dans les creux de vague : un film de consommation courante, strictement identique aux autres et qui ne trouve sa voie que malgré lui, par hasard, sur un ou deux détails. En l'occurrence, l'idée de base est pas mal : un couple ayant perdu leur enfant en adopte un qui a un pouvoir particulier, à savoir que ses rêves deviennent concrets dans le temps du sommeil du bambin. Aussi, dès que celui-ci rêve de l'enfant mort, il apparaît aussitôt pour revenir faire un câlin à papa-maman. L'idée sympathique, donc, c'est que les parents vont finalement utiliser ce môme pour conjurer leur deuil, prolonger l'illusion de la présence du défunt. L'histoire se complique alors parce que notre mioche voit se concrétiser non seulement ses rêves de papillons bleus, mais également ses pires cauchemars ; et s'il se prend à rêver de monstre dégueu, eh bien celui-ci débarque sans ambages dans le salon pour y dévorer des quidams innocents. Ahah, voilà qui pose problème... Comment concilier résilience et nuits tranquilles, songes merveilleux et cauchemars sanglants ? C'est le challenge auquel devront se frotter Mr et Mme Hobbs, et ça n'ira pas sans quelques cadavres de plus et sans quelques grognements gutturaux de Canker-Man, créature squelettique guère avenante qui peuple les songes de l'adorable (et tête à claques) Cody.

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Passons sur le côté Spielberg du film, qui est peut-être ce qu'il a de pire : son imagerie ringarde, appuyée par des effets spéciaux antiques, de papillons lumineux qui volettent devant les parents aux grands yeux ébahis vous donnerait des envies de vomir, et je ne veux pas vous perdre. Intéressons-nous plutôt à la partie noire de la chose, et voyons quels effets Flanagan utilise pour nous faire peur. Eh bien, ma foi les mêmes que tous les films d’horreur depuis 1995 : des BOOOUUH subits qui vous font sursauter dans votre canapé. C'est fatigant de voir que le jump-scare a fini par être le seul effet que les réalisateurs d'horreur ont trouvé pour nous flanquer les miquettes : c'est un effet tellement facile et tellement de courte durée (on sursaute et on se rendort) qu'il faudra bien un jour le dire : c'est nul. Ici, c'est le défilé habituel de fantômes cachés dans le recoin sombre et qui sortent subitement sur un "zoooing" de violon, de monstres qui se jouent de l'attente du spectateur (on regarde bien sous le lit, non rien, et quand on se redresse, oh surprise la machin est dans le lit et pousse un hurlement sonore), ou d'aliens gluants dont on n'aperçoit que le bout du pif dans l'ombre (ai-je bien vu ou n'est-ce qu'une illusion ? BOOOOUH ! ah j'avais bien vu). Étonnant de voir de la part d'un mec relativement inventif comme Flanagan, d'un cinéaste aussi amoureux des grands films d'horreur des 70's, un tel manque d'inventivité dans les effets. Autre écueil usant de ce type de productions : il faut bien entendu tout expliquer des tenants et des aboutissants de la malédiction, et la fin du film nous assomme sous les explications psys à deux balles pour justifier qu'un monstre squelettiques rôde dans les environs. Ah mais voilà, c'est parce que Cody était orphelin et que maman est morte d'un cancer et qu'il a été traumatisé, voilà qui explique tout. Rappelons donc que la vraie terreur n'a pas besoin d'explications, et qu'il est même absurde de vouloir justifier des événements rocambolesques comme des fantômes ou des poltergeists turpides par des démonstrations logiques. Trop grand public, trop asservi aux règles sacro-saintes du genre qu'il ne pense même pas à bousculer, Flanagan réalise ici un film fadissime et ennuyeux, lisse comme une peau de bébé et jamais troublant.

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