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20 mai 2021

The Power of the Press de Frank Capra - 1928

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Exploration de la filmographie moins mainstream de Capra, avec ce délicieux film muet qui est déjà empli de révolte et de noble combat. Comme la plupart du temps, il n'en oublie pas pour autant de nous faire bien rigoler, et on sort de la chose la banane aux lèvres, charmé par l'énergie qui se dégage de ce petit film, parfois carrément bluffé par la maîtrise, parfois un peu plus dubitatif devant les scènes ratées, mais en tout cas toujours amusé. Personne comme le bougre pour réussir en trois coups de pinceau à nous planter une atmosphère : ici, celle d'une salle de rédaction de journal en surchauffe, avec ses journalistes à chapeaux tapant frénétiquement sur leurs machines à écrire, avec ses téléphones qui tonitruent même en muet, avec ses patrons changeant la une au dernier moment, avec sa fumée de cigarettes opaque. En son sein, Clem Rogers, responsable de la météo mais rempli d'ambition, qui tente de faire passer ses bulletins littéraires mais se trouve sans cesse censuré. Le hasard va l'envoyer sur la piste d'un meurtre, c'est la chance de sa vie, et il va tout mettre en place pour obtenir le scoop qui le mettra dans le rang des gagnants. Arrivé le dernier sur place, il a la chance de voir une jeune femme s'enfuir du lieu du crime : bingo, il tient sa une, c'est elle la coupable. Sauf que, sous le charme du minois de mademoiselle, il va découvrir que la vérité est ailleurs et se lancer façon Hitchcock sur les traces du vrai assassin, épaulé par la matoise Jane.

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Bah c'est délicieux de simplicité et de peps. On pense parfois à Tintin en regardant ce petit reporter malin comme un singe traverser les dangers avec une audace totale, surtout que c'est Douglas Fairbanks Jr. (sosie de James Stewart à l'époque) qui est en charge du personnage et qu'il s'en sort avec un mélange de jeu très physique et d'humour irrésistible. Il amène une part très bon-enfant à ce film  d'aventures qui sait nous en donner sans cesse pour notre argent, notamment avec une course-poursuite en bagnoles vraiment impeccable sur la fin : alternances de plans larges sur des voitures avec des cascades dignes de Remy Julienne, et de plans serrés sur nos héros condamnés à faire le coup de poing à l'intérieur des voitures. C'est tendu comme un arc. Le film est rempli ainsi de moments de bravoure qui font oublier la platitude de quelques séquences (notamment celles du meurtre du début, très fades). Et Capra n'est pas le dernier des ânes pour gérer également quelques effets plus stylisés ; notamment une suite de flash-back vraiment ingénieuse, qui précise de plus en plus la vérité des faits en écartant peu à peu le champ et la durée des plans ; ou ces scènes très documentaires et assez passionnantes où on voit le travail des presses, depuis la transmission du texte jusqu'au crieur de rue. ET puis il y a toujours l'esprit-Capra, avec ces scènes très marrantes de duels entre journalistes : notre Clem, tout empli d'orgueil d'avoir réussi à mettre la main sur un scoop, vient titiller le vieux de la vieille qui se foutait jadis de sa gueule. A leur seule façon de mastiquer du chewing-gum, on sent leur amour propre mis en pièce ou leur triomphe éclater, c'est irrésistible. Que du bien à dire de ce petit film certes mineur mais déjà impeccable de notre bon vieux Frank, vous le voyez. Vous pouvez le regarder (j'anticipe...)

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Commentaires
F
Merci infiniment ! Un peu gêné par l'encart en russe au sujet sans doute de l'acceptation des cookies et il manque la maîtrise du gangster au moment de la signature d'aveux mais qu'on imagine facilement. : ça c'est du movie, ça bouge, c'est drôle, passionnant et les jeunes premiers ont un bel avenir en combattant les magouilles. Je viens de revoir "L'extravagant Mr. Deeds" et "Mr. Smith au Sénat". Vive le ciné de nos aïeuls ! Que Capra rescucite !
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