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5 mai 2021

Boro in the Box (2011) de Bertrand Mandico

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Vrai plaisir que cette petite fiction biographique autour du cinéaste Walerian Borowczyk. Mandico, une fois n'est pas coutume, ne s'enferre pas dans des symboles esotérico-panesques qui finissent parfois par noyer un peu le poisson dans l'au-delà... Ici, une fois qu'on accepte que le gars Boro naît avec la tête dans une boîte (on peut faire des concessions à la créativité délirante tout de même), on suit le reste du récit avec une certaine fluidité : de la naissance de Boro (sa mère (Elina Löwensohn, of course, toujours aussi juste), adepte de l'étranglement pour entrevoir une vision des fesses des anges ; son père, vrai marsouin qui aime à planter son nez (bergeraquien) dans la boue) à ses premiers pas cinématographiques, on aurait presque l'impression que Mandico nous prend par la main pour nous conter une histoire aussi légère qu'une polonaise de Chopin. Alors oui, certes, il sera forcément question de fantasmes, d'initiation sexuelle (pas évident de faire un cunnilingus quand on a la tête dans une boîte, en plus), de visions sexuées parfois étranges (la mère, courant nue dans la campagne pour aller s'accoupler avec un étalon, un vrai) mais tout cela, dirais-je, se fait sans décorum poético-cauchemardesque cherchant à brouiller la compréhension : le noir et blanc est très beau, les décors restent naturels, et ces jeunes créatures en fleurs qui s'invitent dans cette histoire sont filmées dans leur plus simple appareil - avec quelques mouvements de caméra assez virevoltants mais on reste, narrativement, dans une véritable sobriété. Le Boro, avec sa tête dans sa boîte, semble sorti tout droit d'un film de Gondry et n'a pas été non plus, étrangement (cette tête au carré ?),sans me faire penser à un certain E.T. - mais un extra-terrestre qui a bien les deux pieds sur terre et qui va tenter de mettre dans ses films des images de créatures dénudées venant bien de notre planète. Un parcours retracé sommairement (des parents guère présents, un amour prématuré pour la caméra et pour les femmes (ces oiseaux sauvages que le père chassait...)) qui traduit très joliment l'inconscient artistique de ce cinéaste en marge, sensuelle mais rapidement boudé. Vraiment emballé par cet hommage mandiquesque organisé sous forme d'alphabet thématique (définitivement très inspiré sur ce coup) et sans fioritures inutiles.

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