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4 mai 2021

Émile et les Détectives (Emil und die Detektive) (1931) de Gerhard Lamprecht

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Une petite œuvre allemande pré-hitlérienne bien sympathique ma foi qui nous permet de retrouver Billy Wilder au scénario (forcément gage de qualité) et de nous montrer un Berlin vintage sous toutes ses coutures. L'histoire est d'une simplicité d'enfant : un jeune gamin est envoyé chez sa grand-mère à Berlin. Il doit y passer les vacances mais doit s'acquitter auparavant d'une mission : lui faire passer les 140 marks qu'on lui a confiés. Le gamin, habitué aux 400 coups dans sa bourgade, a beau se méfier : il sera malgré tout victime dans le train d'un voleur, un adulte fourbe qu'il avait pourtant remarqué dès le départ. Dépité, il débarque à Berlin sans savoir comment s'y prendre pour démasquer le gars. Heureusement, il tombe sur un gamin des rues très débrouillard qui jouit d'une certaine respectabilité dans le quartier : il ne tarde pas à lever toute une armée de gamins et de détectives en herbe pour confondre le voleur. La chasse à l'homme (en tout bien tout honneur, attention) peut commencer...

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Dès le début, on assiste à une petite saynète trépidante avec ce gamin maquillant une statue au nez et à la barbe du gardien. Notre jeune Emil n'a pas les deux pieds dans le même sabot teuton et saura s'entourer de toute une panacée de bambins pas prêts à lâcher l'affaire. L'une des scènes les plus marquantes du film demeure tout de même sans doute ce fameux voyage en train : Emil, resté seul dans le compartiment avec ce type chelou, accepte avec méfiance un bonbon donné par ce dernier ; il ne tarde pas, entre rêve et hallucination, à délirer. Lamprecht se régale pour trousser des petits plans à l'allure surréaliste (compartiment qui s'étire, envolée en parapluie au-dessus de la ville, miniaturisation de l'Emil suspendu au signal d'alarme...). Après cette bouffée délirante, le pauvre Emil revient sur terre et devra compter sur l'alliance faite avec toute cette tribu de gamin... Certes, il y aura moult complications, histoire de faire durer, avant de mettre la main sur le pactole volé mais outre cette petite visite gratuite de Berlin, cela donnera lieu à d'autres temps forts : notamment ce plan sur cet homme, le voleur, suivi par une meute de gamins bien décidés à le démasquer ; on ne rigole pas avec la justice, qui est celle, encore à cette époque bénie, de l'innocence. Emil, je vous rassure, fera un retour triomphal chez lui. Une mignonne petite trouvaille forcément dynamisée par l'écriture d'un Wilder encore débutant.

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Commentaires
W
Billy Wilder avait toutefois, pour appuyer son scenario, le célèbre livre pour enfants (même titre) du grand Erich Kästner. Lequel a fait partie de la charrette des auteurs brûlés par le Reich. Contrairement à ses confrères (Brecht, Remarque, Mann,), Kästner est resté toute la guerre dans sa bonne ville de Dresde, y compris durant les bombardements qui ont quasiment rasé la ville. Solide comme un roc. <br /> <br /> Il a échafaudé (et réussi ) un truc totalement inouï : Conduire en Suisse une trentaine de personnes, qui fuyaient la Germanie d'Hitler, en les faisant passer pour une équipe de tournage de film ! <br /> <br /> "Emile et les détectives" (le roman) est davantage qu'une gentille histoire pour mômes. Le roman a une vraie volonté d'édifier les chères têtes -surtout blondes- sur les mérites de la solidarité, du courage, et de l'affranchissement aux adultes auxquels il met bas les masques. <br /> <br /> Sauf erreur, dans son "Jacquou de Nantes", Demy le cite parmi les auteurs qui ont compté pour lui et sur son enfance. <br /> <br /> Outre ses bouquins jeunesse, j'aime beaucoup, quant à moi, son bouquin vieillesse intitulé "Fabian" , portrait d'un idéaliste dans une Allemagne qui vire salement nazie. <br /> <br /> Mon préféré restant son délicieux livre jeunesse, "Deux pour une". Lequel est devenu une production Disney dans les sixties, génialement interprété par Maureen O'Hara et Brian Keith.
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