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28 avril 2021

Broadcast News (1987) de James L. Brooks

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Il y a le cinéma de papa à la française et le cinéma de papa à l'américaine. Brooks incarne parfaitement ce dernier courant avec ce film infini (2h15 au compteur) qui se contente de raconter, avec comme toile de fond la télévision (putain, mon sujet préféré...), l'histoire d'un trio qui foire. Après une séquence d'ouverture pas très originale mais sympathiquement caricaturale (on découvre nos trois futurs personnages principaux avec des caractères déjà marqués : le gamin nul à l'école mais qui a de la volonté (tu seras présentateur, mon fils, et auras le physique lourdaud de William Hurt), le gamin tancé par ses pairs mais qui a de la gueule (tu seras reporter, mon fils, et auras le physique inconsistant d'Albert Brooks), la gamine pointilleuse et autoritaire (tu seras productrice, ma fille, et auras le physique piquant de Holly Hunter - elle est naine ou c'est moi ?). Ces trois-là vont tenter d'animer notre soirée et vont échouer. Pour faire simple, chacun dans son domaine fait preuve de qualités mais la télévision, on le sait, est un milieu pourri où on licencie à tour de bras, gardant que les bons élèves bien travailleurs et dociles. Voilà pour le côté cour. Côté jardin, Hunter et Brooks sont super potes, il aimerait bien que cela aille au delà mais voilà elle craque pour Hurt... Fait-elle le bon choix en choisissant cet opportuniste, l'amitié des deux compères pourra-t-elle survivre ? Je ne suis pas du genre à spoiler les bons films donc là je m'empresserai de dire non et plus ou moins.

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Tout est trop démonstratif chez Brooks : qu'il nous montre la façon dont Hunter excelle au taff (comment rendre un boulot nickel trois secondes avant l'antenne : il faudra forcément filmer une donzelle qui évite douze obstacles pour amener en courant comme une dingue dans les bureaux la cassette vidéo à bon port) ou celle dont Brooks échoue comme présentateur (il sue huit litres d'eau en direct - Louis de Funès, sors de ce corps), qu'il décide de nous décrire les affects de chacun (Hunter, indécise et pleurnicharde, Hurt, sérieux et froid, Brooks, pataud et ridicule) ou encore qu'il nous fasse la leçon sur les types sans morale (Hurt, manipulateur, qui use d'un montage grossier lors d'une interview - PPD, sors de ce corps),  tout est grossi et traité à la truelle. Comme la mise en scène, avec ces intérieurs sans âme, est plate, que les acteurs déroulent (Brooks parvient même à diriger et à filmer Jack Nicholson en le rendant absolument sans intérêt) et que les relations humaines sont d'une profondeur psychologique digne d'un tube cathodique, on regarde la chose en priant dieu pour que la maison prenne feu et nous sorte enfin de notre torpeur dangereuse. C'est du cinéma lisse des années 80 qui nous montre les coulisses de la télévision comme si on était les spectateurs décérébrés d'une émission d'Hanouna. Bref, morne plaine télévisuelle que ce film de cinéma avec des "pics" émotionnels aussi téléphonés que chez Pradel.

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