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23 avril 2021

La Daronne de Jean-Paul Salomé - 2020

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Rien de tel qu'une comédie policière française quand vous ne voulez pas voir du cinéma. Celle-ci est tout à fait adéquate, puisque, complètement inoffensive, sans aucun truc auquel s'accrocher, fade jusqu'à l'agueusie, en un mot à deux doigts d'être nulle, elle passera comme un (mauvais) rêve et ne laissera aucune trace en vous. Le roman d’Hannelore Cayre faisait soupçonner le machin easy-reading nazouille, il fallait donc l'incompétence d'une sacrée équipe pour en rendre toute la fadeur. C'est le cas avec ce tâcheron de Salomé (dont la filmographie est à s'évanouir), qui répond présent pour affadir encore la tramette impossible ici proposée : les activités d'une fliquette qui se lance dans le trafic de drogue à grosse échelle. C'est Huppert qui a été engagée pour la chose, et heureusement : elle apporte le seul petit intérêt du film, et joue avec une gourmandise évidente les mamies narcotrafiquantes, à la fois maladroite et culottée. Elle n'est pas du tout dirigée (un truc pour reconnaître si Huppert est dirigée ou pas, que je vous donne comme ça, à toute fin utile : comptez le nombre de fois où elle fait sa fameuse petite mimique avec ses lèvres.  Plus de 14 fois par plan ? elle n'est pas dirigée), mais son aisance naturelle emporte le morceau, et on la regarde cabotiner avec plaisir. Après avoir fait le tour des qualités du film, occupons-nous de ses défauts : tous les autres acteurs sont au mieux engagés pour jouer des personnages binaires (les dealers de banlieue), au pire désespérément mauvais (Hippolyte Girardot complètement figé dans son personnage) ; la mise en scène est aux choux, clicheteuse en diable quand il s'agit d'être pittoresque (le rap tonitruant pour filmer les trafics, ça va bien deux secondes), impossible à regarder quand il faut faire de l'action (des plans de deux centièmes de secondes qui s'enchaînent), montée à l'arrache dans les dialogues (typique du film "d'acteurs" : on ne veut rien perdre de la prestation de ceux-ci, et le montage est à leur service, captant le moindre mouvement de leurs sourcils ou la moindre mimique) ; et le scénario est crédible comme la victoire de Benoït Hamon. On n'a même pas le bonheur d'être diverti, tant tout ça est vieillot (on a l'impression de revoir Les Ripoux, c'est dire la modernité), prévisible, bourgeois et sans aspérité. Je dirais berk.

Commentaires
A
Soyez sûr que je replacerai votre 1ère phrase en société (dès qu'on sera à nouveau en société...). Je vais en rire longtemps.
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