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13 avril 2021

Quo vadis, Aida ? (2021) de Jasmila Zbanic

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Puisque la France n'a point de représentant aux Oscars, on se rabat sur celui de la Bosnie Herzegovine... Attention, film historique inspiré d'une histoire vraie, de ceux qui vous font tirer des larmes devant l'injustice du monde. Ici, Zbanic s'attèle à ce qui deviendra le massacre de Srebenica de forcément triste mémoire : pour ceux qui dormaient à l'époque, petit rappel ; le Général Mladic, à la tête de l'armée serbe, vient prendre au nez et à la barbe de l'ONU (présence de casques bleus hollandais) la ville de Srebenica : menace, ultimatum d'une ONU dépassée, avance du Général et génocide programmé ; plus de 8000 hommes y passeront, les charniers en témoigneront. Zbanic s'attaque à la chose via le regard d'une traductrice au service de l'ONU ; la bougresse se rend vite compte que les représentants militaires onusiens sont totalement dépassés face à un Mladic qui les manipule comme des jouets inutiles ; elle tentera coûte que coûte de sauver les siens, son mari et ses deux enfants... Elle parviendra à les faire rentrer dans la "caserne" de l'ONU puis fera tout pour les cacher (elle comprend vite le dessein de Mladic) ou pour tenter de les mettre sous protection des représentants de l'ONU ; trois vies à sauver, est-ce que, et ce serait la moindre des choses, ces casques bleus bien tendres pourront y parvenir ?

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On est dans la reconstitution historique avec moults figurants, chars écrasant tout sur leur passage, un Mladic et des officiers serbes peu avenants et des casques bleus moustachus inopérants. La démonstration est claire et nette : les Serbes font absolument tout ce qu'ils veulent (militaire méprisants, pelotant au besoin la chair plus ou moins fraîche qui se présente - ce qu'on appelle un portrait à charge) et les Hollandais sont incapables de faire monter la sauce (lâchés par la "chain of command", ils se retrouvent vite comme des glands, incapables de céder aux désirs de Mladic, dépendants même de lui pour la distribution de pain ou d'essence) ; notre traductrice pugnace pour ne pas dire enragée, de son côté, est prête à se mettre à genoux, à éructer, à courir dans tous les sens, pour sauver ses trois mâles qui ne peuvent qu'assister pantois à la débâcle. Il ne sera jamais question des combattants bosniaques (ils se sont tous volatilisés ?) et sans être historien de la période on a quand même l'impression que Zbanic n'est pas là pour faire dans la nuance : des serbes bestiaux (massacre, certes, il y aura), des casques bleus tout couillons, une résistance inexistante ; on aura un tableau tranché de la situation (fidèle à la réalité ? je ne pourrais vous dire...) et, éventuellement, un beau portrait de femme au passage, une femme prise dans la tenaille mais bien décidée à se battre jusqu'au bout... Le TPI a rendu son jugement, cet épisode fut l'un des plus sordides de la récente histoire européenne, pointant notamment au passage l'incapacité de l'ONU à faire la différence dans une situation de guerre civile et ethnique (administration gouvernementale ou militaire, même postulat : on observe les bras ballants...). Un film qui illustre la chose sans qu'on nous donne franchement la capacité d'apporter une quelconque nuance aux responsabilités de chacun (oui, j'insiste un peu sur ce point qui me titille...) - un film dossier de l'écran aux allures un brin simpliste - je me contente de poser la question ? Le massacre, lui, en tout cas, méritait cet acte de mémoire. Quid des aspérités historiques ? - Il vous en prie...

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