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2 avril 2021

Le Secret du Ninja (Shinobi no mono) (1962) de Satsuo Yamamoto

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Vous avez toujours été fan des films de ninja mais vous n'avez jamais osé l'avouer de peur de passer pour une toupie ? Voici enfin l'occasion pour vous d'être à la fois fier du genre et de briller en soirée. Ce Secret du Ninja, mettant en scène un personnage qui deviendra ensuite récurrent, le fameux Goemon, est absolument brillant ; réalisé par Yamamoto, auquel on doit un épisode très enlevé de la série Zatoichi, bénéficiant de la présence, entre autres, de Yûnosuke Itô (en vieux maître ninja glauque et intrépide) et de l'éternel Tomisaburô Wakayama (as Nobunaga) qui campe un méchant de légende (qui aime à tripoter les chats, comme quoi), cette œuvre nous tient en haleine tout du long autant par son intrigue (Goemon sera-t-il capable d'éliminer le sanguinaire Oda Nobunaga ?) que par ses parenthèses romantiques (Goemon est un homme à femmes ce qui, traditionnellement, ne colle pas vraiment avec l'abnégation obsessionnelle du guerrier ninja - ceci dit, son maître aime tout autant laisser trainer ses pattes sur le corps de ses charmantes assistantes...).

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Il est donc ici question d'une rivalité entre deux clans ninjas, deux clans qui ont le même but : mettre fin aux exactions de Nobunaga. Le premier clan capable d'éliminer ce général conquérant pourra encore se targuer d'avoir du renom... Un combat donc entre deux clans qui partagent les mêmes traditions (si on sait que le ninja est un as en jetée d'étoiles, en crapahutage, en sabre, en filin, il faut aussi rappeler que c'est un marathonien de premier plan - des petits pas qui feraient marrer des kenyans mais diablement efficaces et ce sur tout terrain), entre deux chefs qui aiment à motiver leurs meilleurs soldats. Des soldats, il y en a pléthore, du borgne, du balafré, du rouflaquettisé, des hommes en noir qui agissent dans l'ombre et qui se révèlent toujours capable de varier leurs attaques... Goemon, s'il est un tantinet chambré pour son goût des femmes, est sans aucun doute l'un des meilleurs parmi eux... Mais voilà, des gorettes, il y en a également floraison... Il y a celle de son bon maître dont les lèvres pulpeuses sont un appel à l'orangina, il y a cette douce servante, Hata, amoureuse en secret de cet aveugle de Goemon, ou encore cette fille de la campagne rencontrée en milieu propre à la prostitution, la pétillante Maki (Shiho Fujimura)... Goemon, entre son maître, les femmes, et ses missions (voleur, tueur...) aura de très bonne journées dans cette époque pour le moins troublée : il va devoir se méfier aussi bien du clan ninja adverse, des soldats de Nobunaga, que de son propre maître (il a salement flirté avec sa femme et cette dernière a tout autant salement fini dans un puits ; bref, il fait pas le fier, le Goemon, devant cet imprévisible master).

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On est pris dès le départ par ce climat de conspiration (heureusement, on se repère vite après une introduction qui nous balance des noms improbables tout en nous résumant le contexte), par ces règlements de compte vite expédiés entre ninjas,  par ces personnages machiavéliques du master (qui a plus d'un tour dans sa manche) et de Nobunaga (qui ne fait jamais trop dans la dentelle : cette femme, qui a voulu me tuer, est brave : enterrez-là jusqu'au cou qu'elle meurt dans d'atroces souffrances...). L'action n'a de cesse de rebondir avec ces multiples personnages qui cherchent tous à s'entretuer mais connaît aussi des parenthèses fort réussies lorsque Goemon cherche le repos du guerrier dans les bras de telle ou telle ; le type, loin d'être un simple exécutant sans tête, n'a de cesse de se demander si tout cela, ces tueries et ces missions, valent vraiment la peine : une femme douce, un gamin, une hutte dans les bois, la fibre, que chercher de plus dans la vie ? Seulement voilà, il se retrouve victime d'un sale chantage et se voit forcer d'agir... Les dix dernières minutes (jamesbondesques dans la tentative d'empoisonnement de Nobunaga, bataillesques dans l'attaque surprise de Nobunaga contre cette secte ninja...) sont un véritable feu d'artifices qui conclue en beauté cette œuvre d'excellente facture. Un must du genre ? Au moins trois étoiles de ninja, clair.

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