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26 février 2021

Promising Young Woman (2020) de Emerald Fennell

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C'est un fait, les films post #metoo, produits par de gros studio, commencent d'affluer ce qui n'est pas un mal en soi. Ici c'est Emerald Fennell qui s'y colle, une cinéaste qui signe son premier film et qui donne à l'anglaise Carey Mulligan l'occasion de se faire remarquer (c'est déjà fait pour les Golden Globes). Le pitch : ce n'est pas glorieux de profiter d'une femme saoule, voyez, surtout pour la violer... Carey, suite à l'impact mortel que ce genre d'affaire à eu sur sa meilleure amie, a décidé premièrement de mettre les hommes devant leur responsabilité et deuxièmement, le cas échéant, de ne permettre à aucun mâle l'impunité. La première partie du film nous la montre donc en mission : elle est bourrée en boîte, il y a toujours un clampin pour tenter de l'amener gentiment chez lui et là, bing, une fois que le type a tenté d'abuser d'elle, c'est la douche froide - et généralement le type se trouve tout con. Bon. Dans un deuxième temps, alors même qu'elle semble avoir trouvé le parfait amour avec un ancien camarade, Carey met les bouchées doubles : tous ceux et toutes celles qui, à l'époque de l'incident grave dont fut victime son amie, sont restées les bras ballants, vont se retrouver eux-mêmes confrontés à une situation comparable - histoire de se rendre compte, quand on est directement concerné, que cela change la donne... Quant au type qui a fait subir cette humiliation à son amie, il va recevoir les foudres de sa vengeance - une vengeance sans doute plus importante aux yeux de Carrey que sa propre vie... 

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Bon, c'est un film féministement et tout simplement humainement (pas besoin d'aller chercher plus loin) engagé, et on ne va pas s'en plaindre. Carey Mulligan est assez retorse et incarne assez bien la donzelle qui semble être passée dans l'au-delà alcoolique et qui soudainement ramène son mâle alpha à la réalité... Tu allais profiter de moi, petite merde, attends deux secondes... La démonstration tient la route pour l'essentiel et le scénar est lui-même pas trop mal ficelé pour distiller jusqu'au bout quelques petits retournements de situation... Voilà, si on a décidé d'être positif. Le seul tout petit problème de la chose, c'est sûrement que c'est tristement ricain... Tous les acteurs surjouent affreusement (pourquoi toujours appuyer d'une minime expression du visage le sentiment que l'on éprouve - c'est fini l'époque du muet, on peut passer à un jeu un peu plus subtil) et ce sujet qui eut demandé une certaine finesse présente des personnages définitivement par trop caricaturaux (les connards ont vraiment des têtes de connard et l'illustration de la bêtise mâle eut pu se faire de façon bien plus fine en prenant des types... basiques, moyens, normaux). C'est démonstratif, m'as-tu vu, tape-à-l'œil, et certains twists beaucoup trop lourdauds pour qu'on ne sente pas le petit effet de surprise juste pour l'effet (le gendre parfait qui cache un bel enculé - ok). Le final vire même un peu au grand-guignol et on aurait pu attendre de cette nouvelle cinéaste, encore une fois, un peu plus de tact et de délicatesse pour traiter intelligemment de ce grave problème de fond. Dans l'état, une démonstration avec de gros sabots malgré une claire bonne volonté d'épingler une partie de la gent masculine pas toujours très recommandable, nuisible. Carey Mulligan fait le taff, dommage qu'elle ne soit guère dirigée pour jouer avec plus de malice sur l'ambiguïté de son rôle. Promising dans les fondements, à tout prendre...

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