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16 février 2021

César (1936) de Marcel Pagnol

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Je ne pensais pas trouver le courage de revoir cette trilogie avé accent avant de mourir, c'est chose faite, gloire en partie au confinement number 2. En parlant de mort, justement, dieu qu'il fut difficile de rentrer dans le "rythme" de ce dernier épisode pagnolesque : Panisse est mourant et le défilé autour de son lit donne le la de cet épisode qui part dans une ambiance mortifère... Puis, enfin, le bougre meurt, et voilà le fils "illégitime", Césariot (André Fouché, mauvais comme un cochon) qui découvre enfin, à 20 ans, que Marius était son vrai père... On pensait que le bougre se contenterait de regarder les deux épisodes précédent pour faire le point. Mazette, que nenni, et voilà que Fanny puis César se lance dans un résumé de ces trente dernières années. On est à l'agonie, on voit bien que ce dernier épisode risque de ne jamais vraiment commencer... Heureusement, pfiou, ça s'accélère un brin (tout est relatif), quand Césariot (décidément très irritant) décide, incognito, d'aller voir son vrai père à Toulon. On sort enfin de ces pièces anxiogènes, de cette mise en scène a minima, et père et fils se retrouvent en plein air sur un bateau. On respire un peu. Le Césariot, un peu niais et trop du cul, part sur une mauvaise impression dudit Marius, mais ce dernier aura l'occasion de se faire justice en venant faire un tour à Marseille : c'est le moment des explications devant Fanny, César et le fiston ; Marius, frustré depuis 20 ans, est colère, et met chacun devant ses choix passé, devant le sacrifice qu'il a cru bon de faire - "aimer et payer, aujourd'hui, c'est pareil" : la formule est crue mais elle fait sens. Il est remonté comme une pendule, César bout en lui même, Fanny bougonne et le fiston est toujours à la rue... Se dirige-t-on enfin vers un happy end où tous les compteurs repartiront à zéro ou vers une tragédie finale ? On peine à tenir encore debout, on est exsangue, on commence à prier la sainte-vierge pour que chacun cesse enfin de parler...

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Ah oui, pas toujours évident de se taper ces "monuments classiques" de notre cinoche nationale, il faut avoir une bonne dose de courage et de temps... Bref, que dire de cet ultime opus ? Après ce départ pour le moins funeste, lent, qui tourne en rond, et ce d'autant, qu'en quelques années les personnages semblent avoir pris cher (Raimu, des boules de pétanque sous les yeux, Fanny qui a dû abuser sur le chocolat et se retrouve avec un physique de hamster...) Heureusement, peu à peu, on retrouve quelques-unes de ces colères auto-fomentées par le gars Raimu (on a peur, comme l'ensemble du staff que son cœur lâche, mais ça tient) ainsi qu'une petite saynète presque rigolote (le coup du chapeau melon dissimulant une pierre, laissé au milieu de la rue, en attendant le premier couillon qui va shooter dedans) qui nous sort de notre léthargie : c'est un jeu d'abruti qui permet malgré tout de se fendre la pipe - et qui en plus, parviendra, ô étrange hasard, de débloquer la situation vis-à-vis de ce pauvre Marius, abandonné et rejeté par les siens. Pierre Fresnay (qui lui n'a pas bougé un iota) avec sa mèche rebelle tiendra enfin son moment de gloire face à tous ces culs-serrés qui lui ont fait porté le chapeau des pires infamies quand eux-mêmes avait su gérer la situation principalement en leur faveur... C'est la pay back time et le film reprend à l'occasion un peu de vie. Les dernières scènes, en plein air, ont un petit quelque chose de bucolique et on se dit que Pagnol est peut-être finalement plus à l'aise au contact de la nature que dans ces atmosphères renfermées d'une chambre ou d'un bistrot. Dommage, c'est un peu tard... Le final nous permet de pousser un ouf de soulagement, autant soulagé par ce climat qui se détend un tantinet que par ce générique qui vient clore cette trilogie aussi lourde parfois à digérer qu'une bouillabaisse à la sardine. Allez, on respire... Ça, c'est fait, bonneu mèreu.

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