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11 février 2021

Quai de la Chair (Nyotai sanbashi) (1958) de Teruo Ishii

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On va prendre notre petit café cette fois-ci du côté du Japon et on peut remarquer qu'on a été par le passé plus inspiré. C'est pourtant l'inspecteur Ken Utsui qui mène le bal : notre bon Ken (under cover) tente de mettre au jour toutes les ramifications d'un réseau de call-girl ; il lui suffit pour cela de partir d'une boîte de nuit, d'envoyer des enquêteurs dans des défilés de mode ou des agences matrimoniales (ça sent la chair fraîche, ces deux boutiques), de pactiser avec la meneuse de revue (la pulpeuse Yôko Mihara as Rumi) et le tour est joué. Le reste en effet ne sera composé que des quelques petites broutilles épisodiques collatérales démontrant à quel point il est dur d'être un flic et de rester de bois. Meneuse de revue ou journaliste infiltrée, elles tombent toutes pour ce Ken qui sourit quand il se brûle, et même son jeune enquêteur ne laisse pas la gente féminine indifférente (dur, tout de même, de croiser sa fiancée, serveuse le jour, en call-girl by night : les risques du métier quand on fouille le jardin secret des gens...). Ken fait semblant d'être un ponte en quête de femmes (àvendre) pour pactiser avec l'ennemi, ennemi qui se rend compte un peu tard qu'il s'agit d'un flic - fallait pourtant pas être grand clerc... Trahisons, alliances au rabais, coups fourrés, tout est bon pour faire tomber le boss qui n'est autre qu'un Anglais - un certain Thompson qui fourguera sa daube électronique quelques années plus tard...

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C'est mené tambour pas super battant, Ishii tentant de multiplier les personnages (en suivant notamment longuement les deux enquêteurs de Ken) mais semble du même coup perdre son sujet principal en cours de route (que fout Ken, bon sang ? Ah ouais, on finira tout de même par le retrouver sur la fin pour donner quelques coups de feu et jouer les héros romantiques... Mouarf). Tout semble prétexte, dès le générique d'ouverture à montrer de la cuisse (ce plan en plongée sur un grand écart n'est pas franchement ce que j'ai vu de plus artistique ces dernières années... Fallait oser, Ishii ose, même le très tendencieux) ou de la fesse (tiens, un défilé de mode en nuisette, tiens un défilé de mode en maillots de bain... C'est pire que Miss France, dis donc) ; seulement on le sait, la chair est triste surtout quand le film est mou (Ken, deux de tension, avec une poule ou un flingue dans les bras). Ce petit noir d'Ishii au scénario cousu de fil blan ne restera décidément guère dans les annales, même le final, après une tragédie, ne pouvant s'empêcher d'envoyer sur un quai de gare son petit paquet de romantisme déplacé (putain, c'est pas un conte, nom de dieu, respectons le genre...). Un Ishii un peu dans la colle. Ma, que de la chairrrr...

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