Manuelle Labor (2007) de Marie Losier et Guy Maddin
Une autre disciple de Maddin qui nous offre une petite chose en noir et blanc et muette qui n'est pas sans rappeler étrangement le style du maître. L'histoire tient dans une paume : deux soeurs inséparables, l'une tombe malade, cinq frères, un docteur et deux nurses viennent à son chevet... La bougresse est, ah ben ça alors, en cloque et finit par accoucher de deux mains - forcément. Voilà la chose. Petites chansons vintage, flou aux alentour de l'image, images qui sautent, jeu des comédiens un rien exacerbé, montage hésitant, lumière d'ambiance qui oscille entre éclairage saturé et noir forcené, bref, on est bien dans le ton maddinesque et l'on est à peine surpris d'aprendre au moment du générique final que ces deux mains sont celles de Maddin lui-même - un petit hommage appuyé à celui qui a permis à la cinéaste d'accoucher par la suite d'autres projets apparemment tout aussi déjantés, hors-norme. Une petite pastille hospitalière et à domicile montée de façon trépidante - à réserver pour les fans absolus du canadien barré, aux images si troubles et troublantes. Un peu au forceps mais amusant pour le moins.