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6 février 2021

Toute la Ville est coupable (Johnny Reno) de R.G. Springsteen - 1966

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Catastrophe astronomique que ce western complètement raté de quelque côté qu'on le prenne. On ne trouve strictement rien pour se raccrocher dans cette petite bouse convaincue elle-même de sa propre vacuité, et qui tente laborieusement de sauver les meubles mais pour retomber de Charybde en Scylla. Springsteen est un mauvais artisan, on le sait si on a un peu fouillé dans ses westerns ; mais alors là, il nous sort un des pires films qui soient. Non pas tant dans la trame, épuisée en 1966, mais somme toute classique : un shérif solitaire qui s'oppose à toute une ville pour protéger un prisonnier (la fameuse opposition éternelle entre loi et vindicte populaire), les coups de pute du méchant de service (ici, carrément le maire de la ville), les beaux yeux de la tenancière de saloon, enfin que du connu. Bon, ça à la rigueur on accepte : rares sont les westerns de série à avoir su se désolidariser de ces histoires éternelles, et après tout il est aussi agréable de s'entendre raconter toujours la même histoire, avec ses éléments bien rangés et son dénouement bien entendu heureux.

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Par contre, on hurle de douleur devant ces acteurs incompétents et moches : Dana Andrews a rangé son glamour sous son chapeau et traîne son bide Michelin et son peu de charisme de scène en scène, complètement absent, comme un fantôme ; et cette pauvre Jane Russell, qui n'a certes jamais été Meryl Streep, tente de cacher sous des pelletées de fond de teint son âge un peu avancé, les méfaits de l'alcool et son pauvre jeu : on a rarement vu dans ce genre d'emploi (la fille désabusée qui retrouve l'homme qui l'a trahie jadis) une comédienne aussi fade, et, il faut le dire, aussi disgracieuse. Même Lon Chaney est sous-employé dans le rôle du shérif pleutre qui se révèle héroïque le temps d'une scène : son personnage est beaucoup trop rapidement écrit pour lui donner la moindre chance de prouver quoi que ce soit. Côté mise en scène, on est là aussi consterné par l'amateurisme du film : des scènes coupées à l'emporte-pièce dans un montage hyper brouillon, des cadres fadasses qui prennent toujours l'option la moins glamour, des bagarres avec coups de poing à 3,50 mètres de celui qui les encaisse, et surtout une musique sidérante : c'est comme si on mettait du Annie Cordy à un enterrement. Ici, c'est une petite musiquette triomphale et tressautante sur une fusillade. Springsteen ne sait jamais où la couper, alors tant qu'à faire il envoie tout le disque jusqu’à la fin. Même au niveau de l'écriture, on est gêné par les incohérences de la trame. Bon, bref n'insistons pas : voilà un solide navet.

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Welcome to New West

Commentaires
S
Annie Cordy a un enterrement, j'achète !
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