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29 janvier 2021

SERIE : Lupin, dans l'Ombre d'Arsène - saison 1 de George Kay et François Uzan - 2021

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Était-ce vraiment une bonne idée de ressusciter ce bon vieil Arsène Lupin et de situer ses aventures classiques dans le monde hyper-connecté contemporain ? On peut en douter sérieusement en découvrant cette série grand crin, qui fait assez vite plouf. Il faut dire qu'au générique apparaissent en stars indiscutées à la réalisation Louis Leterrier et à l'interprétation Omar Sy, et qu'on peut imaginer plus léger casting. On est pourtant surpris par le premier épisode : amusant, fun, spectaculaire, marrant dans la surenchère, on passe agréablement le temps en regardant Omar Sy déjouer les difficultés et organiser un casse impossible au Louvre, anticipant les difficultés et les coups de traître en maître. L'esprit Lupin n'y est pas vraiment, mais les coups de jarnac du gentleman cambrioleur sont bien revisités à l'ère 2.0, l'épisode est efficace et enjoué, on se frotte les mains.

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Malheureusement, dès le 2ème épisode, on déchante tout à fait, et on se rend compte que le premier n'était là que pour rendre captif le spectateur avide de divertissement. Dans cette histoire de prisonnier évadé, on va d'invraisemblances en improbabilités, et on comprend alors que le Lupin de Kay et Uzan va n'être qu'un super-héros invincible, capable de traverser les murs et de faire disparaître les menottes. Sans être menacé puisqu'il peut tout faire, sans risque tellement les flics sont cons, Sy se sort de toutes les épreuves avec son sourire de petit malin (expression qui s’avèrera être la seule à son répertoire avec la mine tendue parce que c'est trop dur de perdre son père), on est content pour lui mais aussi bien vite désintéressé de ses aventures. Capable d'installer tout un armada technologique dans les sous-sols du palais de Justice ou de rire des caméras de surveillance, le gars est invincible, ce qui était loin d'être le cas de son modèle ; et c'est dommage. Sa seule faille réside dans sa famille (l'énervante Ludivine Sagnier, qui semble jouer dans un film pour enfants) et dans son douloureux passé : papa est mort en prison, injustement accusé de vol par un méchant bourgeois (jeu caricatural d'Hervé Pierre), et toute l'action d'Assane (puisque tel est le nom du personnage principal) va être de prouver cette injustice et de se venger des fâcheux. Il emploie pour ce faire les méthodes de Lupin, qu'il a compulsées avec ardeur dans les livres offerts par son père. On pourrait s'émouvoir face à ce discours assez joli sur la transmission par la lecture, sur l'émancipation d'une classe sociale jusqu'alors soumise. Mais les auteurs s'appesantissent tellement là-dessus, tout est tellement lourd et binaire, qu'on se fout de cette option.

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On aurait préféré avoir du fun, c'est bien le moindre. Mais le "style Leterrier" refait vite surface : micro-plans hyper nerveux, direction d'acteurs puérile, scènes d'action dans les baskets et même légèrement ringardes, manichéisme des personnages, tout est raté. Jusqu'à un dernier épisode vraiment catastrophique (c'est pourtant quelqu'un d'autre à la réalisation), où le personnage change brusquement, devient faible, manche, perd toute confiance en lui ; et où il s'avère être un gosse un peu niais complètement geek, fan d'Arsène Lupin mais uniquement en surface, on ne comprend plus rien au type. Bien sûr, ça se termine sur un coup de théâtre pour qu'on consomme la deuxième saison avec le même élan. Mais ce sera sans moi, les amis. Une série qui relance la vente de Maurice Leblanc en librairie, c'est bien, mais qui est un peu toute pourrie, c'est mal.

Commentaires
M
Pas vu ce machin puisque pas de Netflix dans ma soupière, mais quand même, quand même... Omar Sy !? On rêve plus aérien en monte-en-l'air, non ? Aperçu une photo du sieur courant sur les toits de Paris, en pantalon jersey-fuseau... Mazette ! Pas plus à voir avec notre dandy subtiliseur qu'un super tanker pétrolier avec une trottinette ! <br /> <br /> Tant qu'à garder le parti pris ( plutôt fun, piquant et culotté) d'un acteur noir, ils auraient dû choisir, je sais pas... Barack Obama ? Ou Fayard Nicholas, un des deux Nicholas Brothers... Là, oui, là, c'eût été la vraie classe gentleman !
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