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26 janvier 2021

SERIE : OVNI(s) saison 1 de Clémence Dargent et Martin Douaire - 2021

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Bien sympathique, cette petite série sans façon et assez astucieuse, qui nous replonge dans le tout début des années 80. Sans virer à la collectionnite aiguë de motifs vintage façon Stranger Things, OVNI(s) utilise l'esprit bon enfant de cette période bénie, encore pas complètement asservie aux lois du marché, et se sert du ringardisme bon enfant pour fabriquer une petite histoire attachante et marrante. En l’occurrence, la série traite des balbutiements de la recherche française en matière technologique, notamment dans le domaine de l'aéro-spatiale. Didier Mathure vient de faire exploser une fusée en plein vol, échec qui fout la honte au CNES dans lequel il est un brillant espoir. Il est temps de le mettre au vert. Il est donc envoyé en mission au GEPAN, organisme travaillant sur les OVNI, avec pour mission de démonter les croyances fantaisistes des gens qui voient des soucoupes volantes partout, de mettre fin aux délires liés aux extra-terrestres, de démontrer par la science le non-fondé de tous ces machins. Le gars part bille en tête, mais bien sûr, après une série de phénomènes inexpliqués (chute de flamants roses, enlèvement de VRP, mystérieuses cartes postales, disparition de pin's qui se retrouve au Pôle Nord, ce genre de choses), il va se heurter à ses propres convictions. Entre la pression de son chef, celle de la cheffe de la Sécurité militaire, les preuves qui s'accumulent, son amour toujours flou pour son ex-femme, Mathure navigue à vue, et le visage de plus en plus malheureux de Melvil Poupaud, dans le rôle principal, montre bien le désarroi du sieur.

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La grande qualité du truc, c'est les acteurs. La petite bande d'allumés du GEPAN vaut à elle seule le détour, entre le dépressif bougon (Michel Vuillermoz) et la hippie illuminée (Daphné Patakia), en passant par le garçon débrouillard comme un Castor Junior (Quentin Dolmaire, vraiment le meilleur de tous), rien que les voir se démener pour faire plaisir à Poupaud qui s'enfonce de plus en plus justifie la vision. Ils sont accompagnés d'une pléiade de seconds rôles parfaits (notamment Géraldine Pailhas, qu'il faudra bien un jour reconnaître dans nos meilleures comédiennes), tous avec leur étrangeté, leur fantaisie, et font tenir la série, qui se perd certes parfois (un ventre mou dans les premiers épisodes), qui n'est pas toujours nickel aux entournures. Mais la direction de ces acteurs, pleine d'originalité, à la fois fausse et très adaptée au vaste n'importe quoi de la trame, fait beaucoup pour le sel de la chose, ainsi que l'écriture, précise et attachante : dialogues brillants, événements amusants égrainés avec art, belle alternance entre moments spectaculaires, petites scènes intimistes et vastes complots, on ne s'ennuie pas une seconde. La reconstitution de l'époque offre aussi pas mal d'occasions de se marrer, et les bougres se moquent gentiment des "progrès" informatiques ou scientifiques des années 80, des costumes moches ou des habitudes désuètes des Français, tout en rendant un hommage doux à cette époque insouciante. Mieux même : ils osent des clins d’œil directs à la culture de ces années-là et au grand cinéma de divertissement (la copie d'une scène de La Mort aux trousses, des allusions à Spielberg... qui fait même une entrée dans la série) tout à fait pertinents. Bref, que du bien à dire de cette série qui allie l'humour au suspense, les deux traités finement. La fin, bluffante, nous laisse avec un espoir : que la saison 2 voit bientôt le jour.

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