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9 janvier 2021

Playing Men (2017) de Matjaz Ivanisin

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Voilà un documentaire "sportif" ou disons simplement "ludique" que nous découvrons grâce au top de quelques critiques des Cahiers. Un engouement pour la chose qui pourrait s'expliquer par le petit côté décalé de la première partie de ce film (les anecdotes liés au lancer de fromage dans les rues d'une ville italienne, les parties furieuses de "mourre" qui feraient passer le shifumi pour un jeu de lavette, le désarroi de cet homme qui continue en solo de s'entraîner au "lancer de pierre à l'épaule"...) et puis à mi-parcours, la dépression de ce cinéaste d'originie serbe (il se réfugie dorénavant de façon mutique devant sa bière, une partie qui ne peut faire qu'écho aux troubles de l'inspiration de notre ami Bastien, vidéaste pourtant émérite). Comment remettre notre homme sur pied ? C'est un peu comme si, à force de s'intéresser à ses joutes physiques (l'ouverture du film sur les parties de lutte où, à défaut de respecter les gestes barrière, les jeunes sportifs se donnent à fond sous un soleil de plomb et fondent parfois en larmes lors de la défaite), notre homme avait fini par s'identifier aux perdants, ressenter en tout cas le même abattement... Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il semble totalement déprimé... Il reprend, semble-t-il, quelque peu du poil de la bête en filmant une boîte de strip-tease glauque à souhaits ou des boulistes naturistes (tous les jeux de mots sur la question ont déjà été fait, merci), mais semble, finalement, véritablement retrouver la foi en son projet lorsque l'un de ses proches évoque la victoire d'Ivanisevic lors de ce Wimbledon mythique ; cet homme lui raconte par le menu chaque point du dernier jeu, au cinquième set, et l'évocation même de ce moment de triomphe et la liesse qui s'en suivit dans les rues de Split lors de l'accueil du héros de tout un pays semble remettre définitivement sur les rails notre cinéaste... Il semble ainsi être lui-même passé par les différents états de tout sportif, tout joueur qui se respecte : le doute, la dépression du perdant, le retour de la foi grâce au souvenir de l'euphorie de la victoire, la motivation qu'il faut constamment retrouver pour poursuivre l'effort... Le dispositif, le concept est assez simple soi mais il est rare de voir un cinéaste avouer avec une telle humilité sa crise d'inspiration : il reprend espoir, paradoxalement, par l'évocation d'un événement dont on ne voit pas les images (cela se fait par le biais du récit de son ami ou par celui de la voix off du commentateur serbe du match de l'époque, l'écran restant noir) ; c'est en se remémorant ses images, en quelque sorte, qu'il retrouve l'envie d'en créer d'autres. Le process, dans ce genre de production, demeure pour le moins relativement inhabituel... Au final un doc sur un sujet universel qui vous donnera un concentré des émotions ressenties par tout véritable joueur, le cinéaste s'identifiant lui-même corps et âmes à son sujet.

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Commentaires
P
Des boulistes naturalistes ? Des qui ont un cochonnet empaillé au mur de leur salon.
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