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2 janvier 2021

Motherland (Gimtine) de Tomas Vengris - 2019

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Morne plaine sous le soleil pour ce premier film qui ressemble à un 50ème réalisé par un cinéaste fatigué. Pas de fougue, pas d'élan, pas de nécessité, une façon agaçante de copier sur les quinze mille autres films sur le sujet sans ajouter quoi que ce soit au schmilblick... bref, pas que du bon à dire de ce Motherland, qui, allez, se laisse tout de même regarder par la talent de son jeune acteur principal et par le dépaysement certain qu'il procure. On est en effet au plein cœur de la Lituanie, peu de temps après l'effondrement du bloc de l'Est. Viktorija, qui a fui jadis le régime pour se réfugier aux States, revient sur ses terres accompagnée de son fils, jeune ado mutique complètement élevé dans le modernisme occidental. Le but pour la femme : récupérer son domaine, réquisitionné depuis par une famille de Russes peu décidée à lui faire retrouver son bien. Le combat pour retrouver ses terres se doublera donc d'une découverte de ce pays aux mœurs étranges par le petit Kovas, malmené entre méfiance des autochtones, tourments vis-à-vis de sa mère et de son combat perdu d'avance, jalousies envers les mecs qui tournent autour de celle-ci, et apprentissage amoureux. La bonne idée, c'est d'avoir fait de ce Kovas un garçon privé de parole : il ne dit pratiquement rien tout au long du film, se transformant en pur objet d'observation, projection du spectateur qui découvre avec lui les mystères de ce pays peu filmé, raide et violent. L'acteur est subtilement dirigé entre objectivité et tourments sentimentaux, et le monde qui lui est opposé est suffisamment étrange et effrayant pour que le film se déroule sans ennui. Plus que le pays finalement, c'est sa mère qu'il apprend à connaître et à aimer, dans des scènes certes archi-convenues mais touchantes ; on se désintéresse bien vite de la trame principale (les tentatives pour récupérer la maison) pour se concentrer sur les rapports entre ces deux-là, entre jeunes et parents, et le portrait est parfois juste. Le souci, c'est que Vengris montre ça avec un esprit conventionnel à faire frémir : toutes les scènes sont filmées et écrites exactement comme on s'y attend, avec l'angle académique, la musique qui va bien, le montage scolaire qu'on a vus dans tous les films sur le sujet depuis la naissance du cinéma. En bon élève, il fait le boulot sans déborder, la langue tirée, et obtiendra sûrement un 10/10 apposé en rouge dans la marge. Incroyable que sur un sujet visiblement aussi personnel il ne trouve rien à exprimer d'autre que ce que ses camarades font depuis toujours, et qu'il donne ce film aussi lisse et oubliable.

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