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7 décembre 2020

L'Homme que j'ai choisi (The Flame) (1947) de John H. Auer

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Voir l'aigle de A Republic Production ou entendre les petits effets sonores qui accompagnent le logo de la RKO mettent tout de suite dans l'ambiance. Un sombre film noir d'Auer qui aurait échappé à mon ratissage ? On prend forcément et on est tout de suite mis dans l'ambiance : un homme à la fine moustache s'introduit dans un appartement, tire deux coups de feu, en ressort, allume une cigarette sur le pas de la porte, "essuie" un coup de feu de la victime agonisante, rentre chez lui, tranquille, seulement il est bien touché, il sort une lettre qu'il se met à lire, une lettre sans doute censée nous apporter des éclaircissements sur cette scène d'ouverture noirissime... Avouons, sans forcément tout dévoiler, que l'on n'est absolument pas déçu par l'imbroglio qui se met en place. Ça sent forcément le coup foireux quand tu demandes à ta copine d'épouser ton demi-frère atteint d'une maladie dans l'espoir de toucher l'héritage. C'est foireux mais cela se tente... C'est l'idée de notre petit moustachu, George MacAllister (John Carroll, la tête du type foireux) qui pousse la blonde Carlotta Duval (une infirmière rencontrée en France : toute des fourbes ces Frenchies - Vera Ralston, d'origine tchèque, se charge du rôle) dans les bras du pâle Barry MacAllister (Robert Paige)... Le plan devrait marcher comme sur des roulettes, sauf si Carlotta tombe amoureuse de Barry, of course... et puis sauf si personne avec le nez un peu fin découvre le pot aux roses et décide de faire chanter George... C'est un autre risque surtout quand un type étrange (l'excellent Broderick Crawford et sa tronche d'arsouille) commence à tourner autour de George... qui lui-même tourne autour d'une autre femme (la plantureuse Constance Dowling qui fricotait avant avec Broderick...) Une Constance qui pourrait aussi à l'occasion de découvrir des talents de maître-chanteuse... Bref, vous l'aurez vite compris, ce plan parfait n'est pas l'abri de partir en quenelle...

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Une petite maquette en ouverture (ça marque toujours des points), une Carlotta aux petits airs si purs (quand elle fait mine de tomber dans les bras de Barry) tellement crédible puis tellement salope quand dans la scène suivante on la retrouve dans les bras de George, un petit accessoire si fourbe et si symbolique offert par la mère de Barry à sa future belle-fille (un serpent étranglant un chevreuil - bonne ambiance) et un George MacAllister sans foi ni loi (ce plan est quand même bien tordu à la base) et si goguenard (prendre une maîtresse en attendant l'issue de ce coup du siècle est franchement une bonne idée !) qu'on sent bien que le truc est capable de dérailler à tout moment. C'est dans cette montée de la tension qu'Auer excelle, dans ces situations qui ne cessent de se complexifier dans le temps... George se retrouve progressivement pris pour le dindon de la farce et on comprend pourquoi il n'a pas d'autre choix que de passer à l'acte en tuant... en tuant qui, alors ? La sauce monte, il est seulement dommage qu'Auer manque un peu d'épaule pour porter jusqu'au bout ce joli scénario (on finira par oublier certains personnages au passage - la chtite Constance, notamment) et se laisse aller vers une certaine facilité "morale" lors de la conclusion de ce film noir qui se délaye un peu en cours de route (putain, les bons sentiments, la révélation catho ne va pas venir gâcher un bon vieux film noir avec, à l'origine, des motifs bien putassiers ? Roh dommage). On prend tout de même un certain plaisir à voir ces nœuds qui se nouent (autour de la gorge de George en particulier) et cette façon d'Auer de donner du poids à certains personnages de second plan (la belle-mère aux aguets, le serviteur asiatique de George qui se fait philosophe au besoin, ce bon vieux fumier de Broderick Crawford qui ne perd pas le nord...). Un bon petit noir malheureusement un peu trop décaféiné sur ses dernières bobines.  

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