I Miss Sonia Henie (1971) de Godina, Makavejev, Brass, Tirnanić, Ðorđević, Morrissey, Wiseman, Forman & Henry
Je sais bien que l'ami Gols n'a pas besoin de moi pour faire ces petites odyssées mais ce titre m'intrigua et je finis bien entendu par tomber sur la chose : une brochette de réalisateurs apparemment réunis lors du festival de Belgrade ; le principe de ce court fait de courts : un appart, un plan fixe, des personnages (en solo, en couple, en groupes) qui s'agitent et un objectif : que la phrase-titre soit prononcée ; chacun y va bien sûr de sa petite variation, Makavejev en mode grimace et escargot (on a rarement vu des langues s'en donner autant à cœur joie en gros plan), Wiseman en mode costumé avec un couple étrangement mélancolique, Forman et Henry en mode hospitalo-troupier avec ce grand blessé capable d'écrire, tout de même, avec sa bite (ce qui n'est pas rien), Tinto Brass en mode constipation, baise and bouffe, Morrissey en mode sexualo-sexy... Tout cela, messieurs-dames sur un petit air de valse qui te fait passer ce petit quart d'heure non américain comme un éclair au chocolat. On sent indéniablement une grande liberté dans la chose mais aussi un véritable sérieux à diriger des comédiens dans des situations qui flirtent avec l'absurde. Du sexe, de la dérision, de la nostalgie, de véritables amuse-gueules cinématographiques avec quelques auteurs de renom qui se prêtent volontiers au jeu. Un ovni serbo-croate. Merci Snoopy (crédité au scénario), grand patineur dans l'absolu, et Sonia Henie, cette patineuse artistique norvégienne de talent dont on découvre les prouesses en fin de film...