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5 novembre 2020

LIVRE : Chinatown, intérieur de Charles Yu - 2020

CVT_Chinatown-Interieur_5748

Charles Yu, un peu comme un Hazanavicius dans OSS117 se lâchant sur tous les clichés juifs, fait un portrait pour le moins farcesques (tout en gardant un zeste de réflexion) de ces "faces de citron," de ces "Chinetoks", de ces éternels seconds rôles, pour ne pas dire troisièmes ou quatrièmes rôles, du cinéma ricain comme de la société US... Tout en donnant à son livre les allures d'un scénar, d'un "mauvais scénar" où les Asiats sont les dindons de la farce, il se plaît à démonter les rouages de l'usine hollywoodienne qui presse les Asiat comme des... euh... oranges. Le livre est relativement fendard, l'ami Yu surfant sur tous les clichés possibles et imaginables relatifs aux rôles réservés aux Asiats dans les films : de serveur à maître du kung-fu (échelon suprême) en passant par petite frappe, tous ces petits personnages à la con sont démontés les uns après les autres avec un sens aigu de l'observation... Le héros du livre, embourbé dans une sombre série où deux flics (une bombe blanche et un black charismatique mènent la danse), ne cesse de mourir et d'être sans cesse relayé à l'arrière-plan. Coincé dans des situations pouraves ou absurdes, notre personnage principal n'a pratiquement aucune chance de pouvoir percer un jour... Et quand la consécration ultime arrive, cela se passe au détriment de sa vie privée et surtout de son amour propre. Le livre plonge alors dans des racines un peu plus profondes quant au mal-être des asiatiques en terre ricaine (les lois sur l'immigration des siècles derniers qui sont une à une énoncées ne leur étant pour le moins guère favorables), mal-être auquel notre héros semble presque avoir fini par s'habituer et dont il se sent en partie responsable. Un livre, souvent très drôle pour ne pas dire très caustique, qui se joue des affronts bas du front faits quotidiennement à ces hommes venus du fin fond de l'Orient et qui prend, sur le tard, des allures de prise de conscience énoncée sur un ton aigre-doux (forcément) : prise de conscience quant à la vision étriquée des Ricains de souche (?) sur les asiatiques, doublée d'une réflexion sur les propres responsabilités des asiatiques face à ce problème (cette façon notamment de se cantonner indéfiniment dans les rôles stéréotypés (en dolby surround) qu'on vous a octroyés depuis la nuit des temps). I want Yu.

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