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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
22 octobre 2020

Slow West de John MacLean - 2015

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John MacLean passe sa première étoile avec un certain brio grâce à ce western bizarre et parodique, passé honteusement sous les radars à sa sortie. Rien d'extraordinaire là-dedans, mais le ton du film, et surtout sa belle mise en scène mélangeant l'hyper-réalisme et une sorte d'onirisme étrange le font clairement sortir du lot. C'est court, fun, très joliment réalisé et joué, la satisfaction est au rendez-vous. Jay, un jeune péquenod, part à la recherche de la jeune femme qui l'a envoûté : direction l'Ouest sauvage, avec ses dangers et ses mauvaises rencontres. Mauvaise rencontre qu'il ne tardera pas à faire, et il est sauvé in extremis par un cow-boy Marlboro parfait : Silas est un chasseur de primes, as de la gâchette, notre jeune bleu l'engage aussitôt pour sa protection. Mais il ignore que Silas est lui-même à la recherche de la fameuse Rose, un bon petit pactole étant à la clé de sa capture. En chemin ils rencontreront toute la panoplie habituelle d'Indiens, de méchants patibulaires et de cinglés du colt, et la tâche de Silas se fera rude pour atteindre à son but.

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On ne sait pas trop d'où il sort ça, mais MacLean a  incontestablement un ton à lui, qui fait sortir son film des fatigants hommages primaires habituels en nos époques. Peut-être un sens du paysage, ceux de l'Australie (où le film a été visiblement tourné) donnant à cette escapade un petit côté exotique et nouveau ; peut-être le talent pour diriger les acteurs, puisqu'ils sont excellents et ont en plus en charge des personnages assez originaux, pour les deux principaux en tout cas : Kodi Smit-McPhee est un doux rêveur qu'on a peu l'habitude de voir dans ce type de production, et Michael Fassbender joue avec malice et dérision des clichés de son personnage de cow-boy sans peur ; peut-être justement le style entre parodie et allégeance au genre, qui lui permet d'écrire des scènes inattendues : le final, notamment, est très surprenant, avec ces cow-boys cachés dans les champs et qu'on décanille comme dans des jeux vidéo, avec cette suite de quiproquos et de bêvues opérés par les uns et les autres et qui finissent sur un drame, et avec ce sens aigu de la rupture de rythmes et de tons. En tout cas, on regarde cette toute petite chose grâcieuse avec beaucoup de plaisir, et on espère que ce réalisateur prometteur (son sens du cadre est vraiment bon) saura rester dans cette modestie là, dans cette économie de moyens, et ne sera pas avalé trop vite par les studios.

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