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12 octobre 2020

The Metamorphosis of Birds (A Metamorfose dos Pássaros) (2020) de Catarina Vasconcelos

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On passe avec aisance de Cuba au Portugal avec cette œuvre à mi-chemin entre le documentaire et la fiction, une œuvre toute à la gloire d'une mère qui éleva, loin de son mari marin, ses six enfants. Le film est narré quasiment exclusivement en voix off et se trouve illustrée par des images, des saynètes, qui finiraient presque par faire penser (en particulier la toute dernière image) au travail de l'ami Varda. Par le biais de souvenirs, de lettres, de photos, on tente de remonter le fil de cette histoire de famille ; un père, absent, et des enfants élevés dans le giron de cette mère qui semblait couver sa progéniture comme des poussins... La métaphore est facile tant il est question ici d'oiseaux, de plantes, d'arbres, de végétation, la mère donnant le goût à ses enfants, en particulier à l'ainé, de cette nature - herbier, fleurs filmées en train d'éclore, métaphore filée de la droiture des arbres...

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Il se révèle toutefois un peu ardu de tenter de résumer la chose tant le documentaire est monté façon puzzle, donnant peu à peu, à force de puiser dans ces petits morceaux d'intimité, cette image finale d'une mère vénérée et dont chacun, le père comme les enfants, ressent encore aujourd'hui terriblement l'absence. Vasconcelos, par bribe de souvenirs, en exhumant des jouets fabriqués par les enfants et que la mère gardait précieusement, en exhumant des lettres, des timbres, tente de refaire germer l'existence de cette figure si précieuse dans l'éducation et la vie de chacun de ses proches. C'est d'abord ce père, toujours en mer, découvrant la vie de ses enfants sur des enregistrements, lisant avidement chaque lettre à chaque escale, qui évoque le souvenir de cette femme, qui fut sans doute tout pour lui ; on a un peu l'impression parfois qu'il a passé plus de temps à fantasmer sur elle en mer qu'à ses côtés, ce qui lui permit peut-être de garder d'elle une "image" à jamais altérée. Puis c'est au tour des enfants de prendre le relais pour rendre l'hommage qu'il se doit à cette mère qui n'a cessé de semer toute sa vie graines et bonnes paroles. Le concept du docu est un peu éprouvant (rares sont les cascades de bagnoles... on est plus souvent dans l'image fixe que dans la reconstitution ultra animée (ouah, un anniversaire !!! mais les bougies font long feu...)) : autrement dit cela sent un peu le film de festival un poil longuet ; mais reconnaissons à la fois le soin extrême apporté à ces vignettes illustratives (et les jeux de faux-semblant, parfois) et le ton très apaisé, très reposant dans cet hommage tout en douceur envers cette mère « nature » et protectrice. Une belle histoire servie dans un doux écrin - un rien plombant mais zénifiant.

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