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30 septembre 2020

Un jeune Héritier à l'Université (Daigaku no wakadanna) (1933) de Hiroshi Shimizu

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Notre réserve s'épuise mais on arrive encore à dénicher des petits Shimizu. Celui-ci est un muet qui comme son nom l'indique s'intéresse au parcours du fils (tapageur) d'un boss (un fabricant de sauce soja, c'est pas rien). A l’Université, et dans les films de Shimizu, une chose est sacrée parmi toute : les femmes ? Non. Les Enfants ? Non. Le base-ball ? Non, c'est un sport de jeunes filles... Le RUGBY !!! Oui, messieurs-dame, il y a une chose à respecter c'est l'équipe de rugby pour laquelle on se bat à l'Université. Fuji, le fils du boss et athlète reconnu, bénéficie de la sympathie et (de la méfiance aussi parfois, au regard de son "rang") de ses camarades. Il aime à boire le canon, à jouer des poings, à traquer la gorette mais il va déconner lorsqu'une geisha vient le voir à l’entraînement. Il est automatiquement exclu de l'équipe, ce qui ne le conduit pas pour autant à se remettre franchement en question. Il continue de boire le coup chez les geishas du coin avec son couillon de (nouveau) beauf (un branle-manette), continue de se frictionner à la moindre occase (le beauf prend lourd notamment...) et lorgne sur la sœur de l'un de ses amis, une jeune fille qui lève la jambe dans un cabaret pour arrondir les fins de mois et s'occuper de son brother... Une bonne vie de patachon, quoi. Une seule chose pourrait sauver notre jeune homme : retrouver l'équipe de rugby et la faire triompher, voilà un challenge à sa mesure.

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Des employés guère considérés par leur boss, des geishas intrigantes, des jeunes gens picoleurs et dragueurs, on sent qu'il y a du mou dans le genou dans ce Japon-là... Le fils du boss, lui, sans trop s'occuper de son entourage, mène tranquillement sa barque, sans avoir à se soucier des contingences sociales, piquant au besoin le pognon dans la caisse. Il attire les donzelle et fait le fier-à-bras devant tout mâle : il nous permet d'assister ainsi à quelques jolies bastons avec le gros lourd de l'équipe de rugby, avec son beauf qu'il ridiculise pour venger sa propre sœur (il le démonte), avec son pote qui veut lui interdire de voir sa sœur – le pote en question pense qu'il doit se concentrer sur autre chose (le rugby, notamment) et donnera d'ailleurs également au passage une rossée à ladite sœur pour avoir tenté Fuji... Autant dire qu'il y a quand même du mouvement dans cette œuvre rondement menée par Shimizu où flirts sauvages, règlement de compte et beuverie s'enchainent - avec en point d'orgue un ultime match de rugby : l'occasion de redorer son blason pour Fuji, ou pas. Et de montrer également que, derrière sa bouille de gros chien et son gras, se cache un petit cœur de midinette (on n’a jamais vu une scène de douche dans un vestiaire de rugby aussi fleur bleu). Une œuvre enlevée et une belle histoire de rédemption.

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Rétro Shimizu

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