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27 septembre 2020

Peninsula (Train to Busan 2) (2020) de Sang-ho Yeon

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J'avais trouvé que la première œuvre sur le thème zombiesque filait tranquillement sur ses rails et n’était pas totalement dénuée de fond, la deuxième est résolument sans conducteur. C'est un peu au niveau du titre original : un peu concon puisqu'il ne sera jamais ici question de train ; comme si on voulait que le spectateur lambda composte son billet sans réfléchir (avant puis pendant) simplement pour avoir sa dose de massacre de morts-vivants ; Yeon, sans arriver à la cheville de ces plus ou moins bonnes référence, nous livre une sorte de mix entre New-York 1997 (réussir à se barrer d'une ville coûte que coûte : ici Incheon en Corée où grouillent de zombies et de dangereuses bandes armées) et Mad Max (une chasse à l'homme en bagnole et en milieu urbain qui semble ne jamais en finir), entre Fight Club (le combat dans des arènes modernes entre zombies et prisonniers) et Tout faire pour sauver mes gamins (le film n'existe point mais on comprend le principe et la dose de mélo sirupeux qui pourrait aller avec). On sent dès le départ que Yeon veut faire dans l'efficace (l'intro ne traîne pas, les ellipses permettent d'aller au plus court : quatre personnes doivent retourner en Corée pour ramener un camion plein de blé - c'est fastoche sur le papier, plus merdique en réalité -, ils croiseront forcément en route des personnes dignes d'être sauvées et la course au fric tournera au sauvetage humanitaire), qu'il n'hésitera pas à sacrifier la moitié de la population coréenne pour muscler son spectacle (on ne compte pas le nombre de morts-vivants qui se feront mitrailler ou qui passeront sous une bagnole : c'est un jeu de massacre digne d'un jeu vidéo à la con) et qu'il tentera en dernier ressort de jouer sur la corde lacrymale - avec une femme et deux gamins qu'il faut extraire de ce marasme, on joue sur du velours. Bref. Alors oui, on peut apprécier ce décor urbain décati et gris, on peut s'amuser de ces deux bambins qui conduisent des bagnoles à m'en faire rougir ou encore de la connerie des zombies qui foncent au moindre bruit, à la moindre lumière (on reconnaît bien là une critique en creux des imbéciles qui se ruent voir Bigard). Mais c'est franchement un peu court : les méchants ont autant de neurones que Trump, les effets spéciaux sont souvent laids (ces zombies tout digitaux qui partent en l'air comme des balles de ping-pong) et la fin s'éternise dramatiquement en tentant par tous les moyens de nous faire verser une putain de larme (c'est malheureusement aussi crédible que Bayrou président - et longuet comme Gérard). Yeon livre une énième œuvre coréenne placée sous le sceau de l’horreur en ayant totalement mis de côté toute réflexion sur notre bonne société - oui, bon, l'idée du virus qui se répand, certes, c'est dans l'air du temps mais pas franchement nouveau dans le genre - en plus il n'en fait strictement rien. Un train fantôme.

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