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23 septembre 2020

Choses secrètes (2002) de Jean-Claude Brisseau

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Revoilà l'ami Brisseau avec ses gros sabots et ses scènes érotiques qui font parfois, étrangement, un peu froid dans le dos… Une première scène masturbatoire en public pour ouvrir le film histoire de mettre, comme qui dirait, l'eau à la bouche ; parmi les personnages féminins, il y a celle, nouvelle employée, qui regarde (et fantasme un brin) et celle qui danse et se masturbe, sans gêne apparente, sans tabou... Les deux jeunes femmes sont rapidement éjectées de cette boîte pour avoir refusé de vendre leur appâts (il ne manque que la pomme...) et se retrouvent confrontées rapidement à l'enfer de la recherche d'emploi... La danseuse, Nathalie, entraîne peu à peu la plus timide, Sandrine, dans ses délires érotiques, les deux jeunes femmes finissant pas se masturber l'une l'autre dans les tunnels de métro (Pronto Dante ?)... Dès lors plus de pudeur et de barrières ne peuvent freiner les deux jeunes femmes, et pour franchir celles d'ordre sociale nos deux héroïnes, récemment recrutées comme bureauillères, sont prêtes à tout (en particulier en jouant de leur sex-appeal... et plus si affinité) pour grimper l'échelle sociale ; car tout homme, même le plus haut placé et le plus innocent, ne peut être insensible aux charmes de deux jeunes séductrices en fleur... Attention tout de même de ne pas tomber sur plus fort que soi : le jeune fils du patron, d'une beauté froide et revenu des pires excès, n'a lui-même que peu d'affect : une seule chose lui importe, prendre la place de son père à la tête de l'entreprise et baiser sa propre sœur. A immo-rat-l, immo-rat-l et demi.

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Alors oui, il y a toujours ce petit côté indéniablement sensuello-voyeur, chez le gars Brisseau, et cette question qui n'en finira jamais de se poser : cette scène de cul était-elle vraiment utile ? On ne met pas en doute la bonne foi du cinéaste qui aime à mettre en scène dans ses films cet univers du désir mais on se dit que parfois, on aurait pu tout autant se passer de ces divers renchérissements dans le cul (de la masturbation à la partouze, un vaste programme). Et ce d'autant que l'érotisme est souvent absent de ces séquences plus mécaniques que sensuelles. Bref, c'est mon petit ressenti, revenons à nos agneaux, à poil. Au-delà de cet aspect un peu graveleux, il y a toujours dans les films de Brisseau cette dureté terrible de la réalité sociale, et cette capacité chez lui à vouloir montrer des personnages comme des saints (Sandrine au début) puis des saints dévoyés (Sandrine sous l'emprise de Nathalie) ou comme les pires ordures (ce fils de boss, manipulateur, calculateur, froid comme la mort). Nos deux jeunes femmes pensent au départ pouvoir faire leur chemin dans cette entreprise en manipulant intelligemment quelques ficelles mais elles ne vont pas tarder à se rendre compte qu'à ce petit jeu-là, elles ne font pas le poids - elles risquent même d'aller droit dans le mur : le fameux coup des manipulateurs manipulés. Le soufre du sexe, le soufre du monde du travail et son petit jeu de chaises musicales, le soufre du pouvoir, autant de choses, soi-disant secrètes, que Brisseau projette sur la toile. On voit l'intention cachée derrière cette mise en scène et cette histoire en forme de parabole, mais aussi parfois un peu trop les ficelles, le jeu très figé de la plupart des acteurs renforçant ce petit côté mécanique, pour ne pas dire un tantinet déshumanisé de ce récit – un peu comme si toutes ces scènes de sexe finissaient par sonner creux... Des lignes directrices fortes, sensées, au niveau du fond mais une œuvre dont on reste bizarrement à distance tout du long. Comme un peu surfaite et forcée.

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