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22 septembre 2020

J'irai mourir dans les Carpates d'Antoine de Maximy - 2020

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Assez catastrophique, ce premier film de fiction du sympathique Antoine de Maximy, malgré ses bonnes intentions de départ. Le compère s'appuie sur son émission à succès, J'irai dormir chez vous, pour se livrer à une intéressante variation sur le thème : et si, au cours de ses pérégrinations improvisées, il lui arrivait malheur ? S'il disparaissait dans un voyage dans les Carpates ? Il n'y aurait plus alors que ses images pour tenter de percer le mystère de cette évaporation. C'est donc ce qu'il tente ici : il disparaît dans un mystérieux accident, tout le monde pense le dossier bouclé, mais sa monteuse est persuadée qu'il y a du mystère là-dessous, et scrute les dernières images laissées pour tenter de prouver qu'Antoine est toujours en vie. Petit à petit, à force de se repasser sans arrêt des scènes a priori innocentes, elle découvre dans l'arrière-plan, dans le son, dans les détails des plans, dans les scènes coupées, des indices troublants. Vous voyez la référence ? Tout un pan de cinéma qui travaille sur le méta, de Blow up à Blow out en passant par Snake Eyes. Et, il se trouve, voyez le hasard, que je suis assez fan de cette thématique de "l'image manquante", où on vous oblige à revoir l'image, à la lire autrement pour en déceler la vérité.

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Mais de Maximy n'est ni Antonioni ni de Palma. Si à la rigueur, les plans en found footage sont intéressants, si même on peut trouver quelque chose d'un peu anxiogène à assister "en direct" à un crime, la partie enquête est en-dessous du minable. Les abominables acteurs qui l'ont en charge font déjà beaucoup pour le saccage ; mais de toute façon, il n'y avait pas grand-chose à sauver dans cette mise en scène dégueulasse de dialogues, dans cette enquête qu'aurait refusée le club des Cinq, dans ces personnages caricaturaux (le stagiaire en cinéma fan de Vincent Cassel, au secours !). La partie intrigante (celle, donc, de l'image manquante) est complètemet ratée : il est strictement impossible de remarquer les détails que voit la monteuse dans les images, puisqu'ils n'y sont pas à la première projection des images. Si bien qu'on a l'impression durable qu'on nous prend pour des cons. Tout ce qui aurait pu être ludique dans cette expérience (tiens, t'as remarqué, au 8ème plan, ce type qui fait des signes avec ses doigts ?) est ainsi remplacé par les découvertes de cette Miss Marple du dimanche, et on se tape bientôt complètement de ce qui a pu se passer. Seul donc demeure le charme un peu vieillot de ces images prises par de Maximy dans ses voyages, même si celui-ci est truqué, la bonhommie un peu franchouillarde du gars, la bonne franquette de ses rapports aux gens. Bon, là, comédie oblige, on est pas loin des clichés un peu racistes (les Roumains, tous alcoolos et à moitié cons, bon). Mais le ton plein d'auto-dérision qu'il cultive et le joyeux dépaysement qu'il propose sont les seuls intérêts de ce film maladroit, mal mis en scène, mal bâti, mal joué et franchement anecdotique.

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